Culture

Saïd Haji peint la mémoire

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Il travaille sur la mémoire, le rêve, la réalité et la liberté, il est écrivain, poète et artiste- peintre. Autodidacte de conviction, Saïd Haji expose ses œuvres jusqu’au 13 septembre à la galerie El Bab El Kébir de Rabat. Une bonne occasion pour le public rbati de découvrir une trentaine de ses anciennes œuvres qui véhiculent une ambiance d’oppression. Cette exposition est organisée par le ministère de la Culture et placée sous le thème «Mémoire de phoenix». Elle porte le même nom de son autobiographie qui va être traduite en français et sera également adaptée au grand écran. «Pour cet artiste symboliste, le monde ne saurait se limiter à une apparence concrète réductible à la connaissance rationnelle. Il est un mystère à déchiffrer dans les correspondances chromatiques et formelles qui frappent d’inanité le cloisonnement des sens : figures censurées, couleurs, visions intérieures participent d’une même intuition qui fait du poète une sorte de mage», indique le critique d’art Abdellah Cheikh. Par ailleurs, selon l’artiste «la mémoire, thème d’un projet artistique décliné en œuvres littéraires et picturales, n’est pas pour lui juste un thème mais c’est un devoir». Ses œuvres puisent leur inspiration dans les ténèbres des années de plomb et dans les ombres et les catacombes de la réalité critique du Maroc. La peinture, selon Saïd Haji, doit transmettre un thème et non seulement un message esthétique. «Je travaille plus sur les thématiques parce que le thème influence le style», explique cet artiste inspiré par les œuvres du peintre, dessinateur et sculpteur Pablo Ruiz Picasso, ainsi que par les créations de l’artiste-peintre de l’infigurable Mohamed Kacimi et celles de Houssein Tallal. «Saïd Haji bouscule les images courantes via un nouveau style, lyrique et matiériste, difficile de l’identifier à une école de peinture déterminée», a écrit M. Cheikh. Saïd Haji utilise des couleurs vives et chaudes notamment le rouge, le bleu, le noir, «J’utilise des couleurs gaies et chaudes afin d’accentuer la force du travail», confie Saïd Haji. Il travaille avec de la poudre de marbre, du sable et de la peinture à l’huile. Said Haji est originaire de Casablanca, il est président fondateur de l’association Forum Création. Il compte à son actifs plusieurs expositions au Maroc et à l’étranger notamment au Salon de la jeune peinture maghrébine en Tunisie en 1985, 1er Forum de Créativité Mohammédia en 2005, 2ème Forum de Créativité Cathédrale Casablanca en 2006 entre autres. Aujourd’hui, à 48 ans, Saïd est un homme marié et père de trois enfants. Son deuxième roman «Les âmes de Bouzakarene’’ qui plonge dans le Maroc de 1965, a été publié en 2008.

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