Culture

Saida Charaf, de la presse à la musique

© D.R

ALM : Vous avez chanté le 16 décembre dernier aux côtés du musicien français Jean-Michel Jarre lors de son concert à Merzouga. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Saida Charaf : A un certain moment du concert, je suis montée sur scène et j’ai interprété un duo avec l’artiste Jean-Michel Jarre. C’était sa propre composition et nous avons chanté tous les deux en arabe, en anglais et en français. Ce moment du spectacle ressemblait à une sorte de dialogue musical spontané. C’était une expérience très enrichissante pour moi, mais ce qui m’a le plus touchée ce jour-là, c’est le comportement humain de l’artiste. Il ne cherchait pas à me dévaloriser par rapport à sa propre prestation. C’était tout le contraire. J’ai découvert le côté humain de cet artiste dont je ne connaissais auparavant que quelques-unes de ses chansons. C’était une occasion pour moi de faire sa connaissance et j’en garde aujourd’hui de très beaux souvenirs.

Vous êtes née et vous avez grandi au Sahara, mais vous interprétez surtout des chansons orientales. Pourquoi ce choix ?
Depuis que j’étais jeune, j’ai été bercée de chansons orientales. Mes parents étaient de grands amateurs de la musique classique arabe. Cette musique se trouve aujourd’hui dans mon sang. Je suis forcément influencée par toutes les sonorités venues d’Orient.

Avez-vous pensé à revisiter le patrimoine de la musique du Sahara marocain ?
Actuellement, je suis en train de réaliser une chanson qui reprend le patrimoine musical du Sahara. Je ne favorise pas un style par rapport à un autre. Je suis toujours à la recherche de ce que je pourrais bien interpréter. Le but étant d’obtenir la qualité et non pas de chanter pour chanter. Je n’ai pas oublié le patrimoine de ma région. Je le défends d’ailleurs fièrement. Cette chanson qui sera chantée en dialecte hassani propre à la région sera sûrement composée par Karim Slaoui et «arrangée» par Karim Tadlaoui.

Avant de vous lancer dans la carrière musicale, vous étiez correspondante de la télévision espagnole à Rabat. Quelles sont les circonstances qui vous ont incitée à embrasser ce métier ?
A la fin des années 90, j’ai intégré la faculté des sciences humaines à Rabat. J’ai choisi d’y étudier la littérature arabe et en même temps, je prenais des cours de langue espagnole et je me suis retrouvée à la fin de mon cursus avec deux diplômes en poche. A l’époque, j’avais des amis journalistes qui travaillaient avec la télévision espagnole. Cette chaîne cherchait des correspondants du Maroc. C’est ainsi que j’ai été choisie et j’ai travaillé pendant deux ans au bureau de la chaîne à Rabat.

Pour quelle raison avez-vous quitté le journalisme ?
Pendant deux ans, j’ai réalisé des reportages sur le Maroc pour le compte de cette chaîne. Mais à un certain moment, je ne pouvais plus supporter le rythme du travail journalistique. Le métier de journaliste exige de la rigueur et du sérieux. Sans ces deux qualités, il est impossible de poursuivre cette carrière. En plus, pour être journaliste, il faut être toujours à l’affût des informations et suivre tous les évènements sans exception. Mon esprit et mon cœur ont toujours été avec l’art en général et la musique en particulier. C’est ainsi que j’ai décidé d’arrêter le journalisme et de me consacrer à ma carrière de chanteuse.

A quel moment votre carrière musicale a pris son tournant véritable ?
Tout de suite après cette expérience, je me suis rendue en Jordanie. Et c’est dans ce pays où ma carrière a été lancée. J’ai participé à de nombreux festivals et j’ai animé plusieurs spectacles. Je me suis par la suite rendue en Egypte et en Syrie où j’ai pu rencontrer Ouadie Safi et d’autres artistes de la région.

Votre album « Notre lune » est sorti en 2006. Est-ce que vous préparez d’autre productions musicales ?
Pour l’instant, il ne s’agit pas encore de second album, mais cela ne tardera pas à arriver. En attendant, je m’apprête à organiser un grand concert où je vais interpréter les chansons de mon premier album composé de huit titres.

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