Culture

Salah Bensalah, de la carrure et du talent

© D.R

Âgé de 31ans, mesurant 1 m 96, carrure d’un géant, d’un basketteur, chevelure longue d’un guerrier de l’antiquité, yeux verts et regard profond d’un prophète biblique, charisme exotique d’un Don Juan bien marocain, voix d’un baryton… Salah Bensalah est l’exemple du jeune comédien professionnel qui perce son chemin avec des pas prudents et dont le potentiel multiple n’a pas encore été entièrement exploité par les réalisateurs. Bien qu’il est du genre à aimer la solitude et sa sérénité, ses amis le connaissent drôle et égayant la compagnie. Il raconte ses blagues, ses souvenirs ou les anecdotes de ses différents tournages en les interprétant naturellement. Comme s’il respirait à chaque instant l’authenticité de cet art de la scène et de la comédie, comme s’il s’inspirait de sa vie de tous les jours pour jouer en face de la camera ou sur les planches. En 1999, Salah intègre l’institut supérieur d’arts dramatiques et de l’animation culturelle de Rabat. Mais dès son jeune âge, dans son refuge, la maison de la jeunesse de Kalât Sraghrna sa ville natale, ou parmi les scouts et dans les colonies de vacances, il cultivait sa passion pour l’art et le théâtre. En 2003, il décroche son diplôme d’acteur professionnel prêt à affronter le milieu. Un milieu dont il ne connaissait pas les ficelles et surtout les combines qu’il se refusera de faire pour décrocher un maximum de rôles. Un artiste est un individu très sensible qui doit évoluer dans un environnement transparent et où tous ses droits sans garantis. Comme tout acteur qui tient à sa dignité et qui se respecte, tel est son idéal, sa façon de voir. (Rappelons que le métier d’acteur n’est toujours pas reconnu à part entière: Il n’y a pas de législation imposant des fourchettes de salaires, un jeune acteur ne peut pas bénéficier d’un crédit, il n’a pas de couverture sociale… Et malgré l’octroi de la carte d’artiste, celle-ci ne prévaut jusqu’à ce jour à aucun avantage concret pour ses attributaires). Le jeune Salah vivra une année de chômage durant laquelle c’est le doute qui le gagne par rapport à son choix de suivre sa passion, sa vocation, la seule chose qu’il aime et sait faire, le cinéma. Il pensera à passer à l’autre rive, immigrer comme l’ont fait la plupart de ses amis. Mais il finira par décrocher en 2004 son premier contrat. Ce sera avec la compagnie Tansift de Marrakech pour la pièce Don Quichotte, mise en scène par Hassan Hammouch, et où il aura comme partenaires les acteurs Abdellah Didane et Amal Atrache entre autres. Il enchaînera les rôles dans plusieurs productions: la série «Cool center» (2009) réalisée par Narjiss Najjar, les téléfilms «Une heure en enfer» de Yassine Fennane (2009), «Al Qadia»2008 de Noureddine Lakhmari, «Vengeance» (2009) de Brarim Chkiri, la production saoudienne, «Moulouk Atawaif»(2005). Salah Bensalah a également a son actif multiples longs-métrage destinés au grand écran. Il est question de «Two lakes of tears» de Mohamed Hassini Terminus, «ses anges» de Hicham Lasri, « L’ennemi intime» (2006) de Florent Emilio Siri. Dans ces productions, il a évolué entre les rôles les plus divers du comique au tragique. Par ailleurs, ce fils de paysan, se verrait bien incarner le rôle d’un paysan, essayant de nouvelles approches, jamais abordées pour ce genre de rôles, avec une composition plus complexe et loin des clichés consommés par la plupart des acteurs marocains montrant le paysan comme un personnage abruti, ou agressif et inculte. Par ailleurs, pour chaque rôle, Salah peut exploiter diverses possibilités, diverses pistes. Ce qui fait de lui sur le plateau de tournage un acteur actif et réactif aime communiquer et échanger ses idées avec ses collègues et le metteur en scène qui le dirige.
Parmi les acteurs marocains qui l’ont le plus marqué, on note Mohamed Bastaoui, Mohamed Majd et hassan Skalli. Par ailleurs, Salah Bensalah a plus d’un tour dans son sac, d’autres talents, notamment la musique. Il sait chanter et manier toutes sortes d’instruments (guitare, percussion, «bendir», «taârija» et voix…). D’ailleurs, jeune, il avait fondé à Kalât Sraghna, ville où il aime revenir et se ressourcer, la première troupe de abidat rma, une troupe folklorique où il a évolué pendant cinq ans. Ouvert d’esprit et toujours prêt à faire de nouvelles expériences, il s’exerce actuellement à l’équitation pour les besoins du dernier film «Kan ya makan» de Saïd Si Naciri dans lequel il joue actuellement.

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