Une tournée méticuleuse au Salon international de l’édition et du livre (SIEL) dans sa 19ème édition, qui se poursuit jusqu’au 7 avril à Casablanca, permet de relever pertinemment la divergence entre les stands marocains et étrangers. Au moment où certaines maisons d’édition marocaines se sont relativement contentées d’étaler des rééditions ou d’anciennes publications, les stands orientaux offrent un large éventail de nouvelles œuvres. L’attention d’ALM s’est portée, dimanche, sur l’intitulé : «Majanin fi zaman akil» (Des fous dans un temps sage) de son écrivaine palestinienne, Marmar El Kassem, qui a édité son roman chez la maison jordanienne Fadaat. Rencontrée le même jour dans le salon, l’auteur, de son vrai nom Marmar Omar Kassem El Ansari, raconte que le roman, qui tourne autour de deux familles, l’une à Haifa et l’autre à Jénine, aborde les rapports humains entre les peuples palestinien et juif. Aussi, l’œuvre traite, selon sa conceptrice, des partages de la Palestine faits en 1948 et 1967. Dans ce sens, elle explique: «Le peuple palestinien de 1948 est taxé de juif. De surcroît, plusieurs pays arabes reçoivent les sionistes en tant que visiteurs ou touristes mais rejettent les Palestiniens de 1948 s’ils ne sont pas titulaires d’un passeport israélien. C’est un paradoxe anormal !».
Interrogée, par ailleurs, sur la situation actuelle dans son pays, l’auteur a révélé que les Palestiniens s’y sont habitués. Pour elle, ses concitoyens subissent une dissuasion. Chose qu’elle a souligné dans son «Majanin fi zaman akil» en démontrant que les Palestiniens sont connus pour leur humanisme et non pour le combat ou le martyr. C’est pourquoi elle a tenté, à travers son œuvre d’«exporter» l’identité palestinienne.
A propos de sa participation aux différents salons dédiés au livre de par le monde, Marmar El Kassem a précisé qu’elle n’a pris part qu’à celui d’Amman en Jordanie et au SIEL. D’ailleurs c’est pour la première fois qu’elle se rend au Maroc selon ses dires. Cependant, elle s’est refusée à participer au salon du livre tenu dans son pays du moment qu’il s’est déroulé à Ramallah, qui n’est pas, pour elle, la capitale de la Palestine. C’est donc une cause qui lui tient énormément à cœur !