Culture

Sana Rouchdi: Une tapissière dans la cour des grands !

© D.R

Rien ne prédestinait Sana Rouchdi au métier de tapissière et pourtant celle-ci a eu la chance de côtoyer les plus grands tapissiers de Versailles grâce à sa passion et à son humilité. Il faut dire que la jeune femme a vu de nombreux horizons qui lui ont permis de s’épanouir et d’être imprégnée d’une double culture. Née à Marrakech, le 29 avril 1982, Sana sort de la vie estudiantine avec un baccalauréat en littérature et deux ans à l’université de lettres de la ville ocre.

Juste après, la jeune femme plonge dans le métier de la vente qui lui permet de dépasser les frontières pour aller au Moyen- Orient après et enfin en France. Ses débuts professionnels, Sana les fera dans un riad au cœur de la médina de Marrakech. Conseillère à la clientèle pour des produits cosmétiques, ce domaine l’emmena très loin, plus exactement au Liban où elle installa plusieurs années. En 2006, son destin lui fait, en effet, changer de trajectoire.
Une opportunité très intéressante aguiche Sana qui n’hésite pas à aller travailler pour une grande enseigne libanaise de prêt-à-porter cette fois-ci. Cette nouvelle aventure, elle la mènera avec élégance dans le quartier d’Achrafieh à Beyrouth. Un tournant est venu, pourtant, changer le cours de sa vie la même année quand elle décida de s’envoler pour Paris pour un poste dans une épicerie fine de prestige du groupe LVMH.

Multipliant les expériences professionnelles, elle acceptera de travailler pour l’enseigne Nespresso en 2008 puis l’année suivante pour l’enseigne Le Printemps. Sa dernière expérience dans le métier de la vente fut avec l’enseigne de prestige Barbara Bui. C’est à ce moment que son rêve la rattrapa cette année-là. Celle qui a toujours voulu intégrer une Ecole des métiers de la mode et de la décoration a pu enfin le concrétiser. Et ce fut dans les antres du château de Versailles, véritable conservatoire des arts qu’elle démarra son apprentissage entre les maîtres tapissiers de Versailles. Ce privilège elle en était à la fois consciente et reconnaissante… De jour en jour, la passion grandissait et son style s’affinait. Très simplement, le challenge devenait réalisable dans l’univers parisien où le savoir-faire en matière de tapisserie est incontestable. «J’ai fait le choix de devenir tapissière d’ameublement décor et de préparer mon diplôme dans l’une des plus grandes écoles parisienne, à savoir les anciens ateliers Grégoire devenus La fabrique.

Le tapissier d’ameublement est l’héritier des artisans du Moyen-Âge qui confectionnait des courtines (rideaux) et des courtepointes (couvertures piquées) ou qui posait des tentures et des tapisseries.

Aujourd’hui, il façonne tout ce qui touche à la décoration textile d’un espace intérieur», explique-t-elle, non sans pointe de fierté. C’est ainsi que la jeune femme passe ses journées à créer des modèles empreints de l’art traditionnel marocain et du style aristocratique français. Le stage effectué au château de Versailles en compagnie des tapissiers d’art lui a, en effet, permis de maîtriser le travail des sièges et des tissus datant de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Aujourd’hui, Sana travaille dans l’un des plus grands ateliers parisiens, situé dans le quartier du Faubourg-Saint-Antoine, lieu historique du meuble à Paris.
Le travail s’y effectue sur les meubles de style (toutes les époques) mais aussi sur le mobilier contemporain.

La jeune tapissière gardera, néanmoins, comme ambition de voler de ses propres ailes. Très prochainement, elle compte créer son propre atelier associé à un showroom.
Ce sera pour elle le seul moyen de faire valoir sa propre touche purement marocaine ! Marier l’artisanat traditionnel marocain de qualité et l’incomparable savoir-faire et l’élégance française, telle est l’ambition de la jeune artiste. Le détour en vaut la chandelle…

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