Culture

Selfati, peintre de l’inhumain

Ce peintre refuse à l’homme une place dans ses tableaux. Il peint des chevaux, des forêts, des nénuphars et des scarabées, mais jamais ses semblables. Il peint beaucoup de chevaux. Ces animaux, maintes fois représentés dans la peinture, ne ressemblent pas à ceux d’un autre artiste lorsqu’ils sortent des mains et de la tête de Selfati. Ils sont réduits au stuc, à leur forme minimale, dépouillés de toute surcharge ou surplus qui distrairait l’oeil de l’essentiel. Les chevaux de Selfati sont peints sans oreilles, ni queue. Ce qui les identifie immédiatement comme des créatures du peintre. L’intérêt du peintre pour les chevaux lui vient d’un homme. Son père qui faisait partie du corps des cavaliers de l’armée royale. Le peintre est volontiers volubile pour aborder cette partie de son enfance. Il évoque avec bonheur le temps où son père lui faisait enfourcher dès son plus jeune âge le dos d’un cheval. Le peintre a gardé le souvenir de l’animal dans ses tableaux, mais a exclu l’homme. La psychanalyse a encore de longues années devant elle, grâce à la naïveté des confidences des artistes… D’un autre côté, Selfati enduit plusieurs de ses tableaux de cire. Ce qui confère une grande transparence aux motifs qu’il peint. Le papier est également un support très utilisé par le peintre. Cet intérêt pour le papier, l’intéressé le doit probablement aux longues années qu’il a passées à la Faculté des Beaux-Arts de Madrid. Il s’était spécialisé dans l’art de la gravure. Il a gardé de cet apprentissage les contours accidentés de ses toiles. Ces accidents, le peintre les accentue dans ses peintures, et ce par le biais du grattage et du frottage.

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