Culture

«Sella», le bain artisanal de Tadla-Azilal

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Le bain ou le hammam est l’un des lieux les plus convoités pendant ces jours de froid et de pluie. Si un grand nombre de femmes, d’hommes et d’enfants vont au hammam de la ville, surtout à l’approche de l’Aid, ou juste vers la fin des vacances scolaires, il y a des gens qui conservent des genres de hammams traditionnels. Dans la région de Beni Mellal, nombreuses sont les familles qui installent, sur leur terrasse, de grands paniers faits avec des roseaux, appelés «sella». Ce type d’abri ou de bain traditionnel coûte entre 80 et 100 DH. Au lieu d’aller au hammam de la ville où, souvent, on ne trouve pas facilement de place à cause du froid, on préfère monter sur sa propre terrasse après avoir chauffé de l’eau dans de grands sots ou dans une bouilloire. Et c’est la vapeur qui se dégage de l’eau bouillante qui réchauffe celui ou celle qui entre dans le panier «Si on entoure «sella» de plastique ou de morceaux de tissus, elle devient très chaude et l’air froid ne s’y infiltre pas. Mais il faut toujours que l’eau reste chaude.
C’est notre bain traditionnel. «Il est propre et moins coûteux», affirme Aicha, une mère de famille, âgée de 50 ans. Malheureusement, des accidents tragiques surviennent parfois surtout lorsque celui qui veut prendre un bain fait entrer une bouteille de gaz pour chauffer l’eau à l’intérieur de la « sella » qui peut prendre feu à tout moment surtout avec les vêtements et les serviettes qu’on suspend à l’intérieur. Il y a des familles qui installent la «sella» non sur la terrasse de la maison mais par terre. La «sella» est couverte soit de ciment, soit d’argile ou de plastique. On y ouvre une petite porte et on creuse un petit trou (où on allume du feu) au-dessus duquel il y a un sot qui s’ouvre à l’intérieur de notre hammam traditionnel.
Quand le feu s’allume, l’eau s’évapore à l’intérieur et la sella se remplit de vapeur. «C’est le meilleur hammam pour nous. Surtout lorsqu’il est bien couvert pour que l’air froid n’y entre pas. Mais il faut toujours du bois afin que l’eau reste chaude.3 à 4 personnes peuvent y entrer en même temps, c’est plus pratique et c’est moins cher surtout à l’approche de l’Aïd lorsque les Hammams de la ville sont pleins de gens», ajoute une femme. A l’intérieur de ce petit hammam traditionnel, on installe de petites chaises en bois, et on aménage un petit coin pour y mettre du savon, du shampoing, des serviettes voire les vêtements qu’on mettra, à l’intérieur de la «sella», juste après avoir pris le bain. Il y a aussi des sots d’eau chaude et froide qu’on mélange dans un grand récipient. Mais souvent, il faut une grande quantité de bois pour chauffer le hammam : «Lorsqu’on décide d’entrer à la «sella», il faut allumer le feu depuis le matin. Il faut au moins quatre heures pour que notre hammam commence à chauffer surtout quand il fait froid car l’air s’y infiltre et parfois, on risque d’y attraper le rhume surtout si la « sella » n’est pas bien couverte ou s’il n’y a pas suffisamment de bois allumé», déclare un vieil homme. Par contre, lorsque la chaleur est torride, il devient difficile surtout aux personnes âgées et aux petits enfants d’y entrer à cause du manque d’oxygène surtout lorsque la «sella» est couverte de plastique, ce qui ressemble à des serres. C’est au souk que ces grands paniers se vendent, on les fabrique de roseaux sous différentes formes «Même si à Beni Mellal, on trouve des bains et des douches modernes, il y a encore des gens qui achètent la sella. C’est comme le panier d’autrefois. Les gens conservent leur intimité et préfèrent prendre des bains chez eux au lieu d’aller se bousculer dans les bains de la ville qui sont parfois loin». La sella reste encore l’un des moyens les plus utilisés à Tadla-Azilal surtout dans les régions montagneuses.

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