Culture

Shoking pour les marrakchis

© D.R

Tout se serait bien déroulé pour le 1er Festival « Arts in Marrakech», s’il n’y avait une «ombre au tableau». Et pas des moindres. Le tableau, par qui le scandale est arrivé, est un «Nu» jugé «shocking» par les nombreux visiteurs du Musée de Marrakech. L’auteur de ce «Nu» n’est autre que la très iconoclaste plasticienne britannique, Tracy Emin. Représentation phallique d’un homme, ce «Nu», à forte connotation sexuelle, a suscité la colère, voire l’indignation chez le commun des visiteurs. Interrogé par «ALM», un visiteur n’a pas mâché ses mots : «Comment ose-t-on montrer un dessin aussi provocateur pendant un mois sacré pour les musulmans ?». Ce coup d’humeur a été partagé par nombre de Marocains ayant visité le Musée de Marrakech, qui expose depuis le début  octobre une collection d’objets d’art britanniques. Représentation anatomique d’un être humain, ce « Nu » n’est pourtant que la goutte qui a fait déborder le vase. Bien d’autres toiles ont été jugées choquantes. On peut citer, entre autres, des toiles des frères Chapman, qualifiées de « très osées». «Même en dehors du mois de Ramadan, nous n’aurions pu accepter de voir des toiles pareilles, tellement elles choquent la pudeur», juge un habitant de Marrakech. Reste à savoir pourquoi les organisateurs du festival «Arts in Marrakech» en général, et la directrice du Musée, Mme Naïma Benjelloun, ont accepté la première fois d’exposer cette collection, tout en sachant que leur connotation sexuelle allait sans doute choquer la sensibilité des visiteurs. «Je n’avais pas eu le temps de voir la collection», a dit Mme Benjelloun, citée par «The Sunday Times». «Le Maroc est un pays libre, mais nous ne voulons pas provoquer des troubles et choquer notre peuple», a-t-elle dit pour justifier le retrait des toiles provocatrices de l’exposition. Cet argument n’a pas été entendu de la même oreille par le sponsor Richard Branson, célèbre homme d’affaires britannique. «Nous ne sommes pas venus au Maroc pour choquer les gens», a-t-il confié pour sa part dans une réaction publiée par le journal britannique dans son édition de dimanche dernier. « Je suis bien évidemment conscient que l’exposition est allée un peu au-delà de l’ordinaire, mais nous voulions élargir la compréhension visuelle des gens », a-t-il tempéré. A souligner que ce milliardaire avait confié à sa sœur, Vanessa de son prénom, la tâche de rassembler la collection à fin de l’exposer au Musée de Marrakech.
L’affaire ne s’est pourtant pas arrêtée à ce stade. Parmi les œuvres exposées, il y en a eu une jugée politiquement incorrecte. Il s’agit d’un tableau montrant le président américain, George Bush, la tête en bas ; ce tableau est l’œuvre d’un artiste américain, Jonathan Harowitz de son nom. Cette même oeuvre a été à son tour retirée de l’exposition. Mme Benjelloun a expliqué cet acte par l’inopportunité de ce tableau dans une exposition censée renforcer les relations du Maroc avec le monde anglo-saxon. «Nous l’avons retiré de l’exposition pour son caractère politiquement provocateur», a-t-elle commenté. Un résident étranger à Marrakech, galeriste de son état,  a abondé dans le même sens. «Certains tableaux sont gratuitement très provocateurs, cela ne prend pas en compte le sentiment du pays-hôte de cette exposition», a-t-il martelé. Créé pour promouvoir l’échange culturel entre deux Royaumes, -le Maroc et la Grande-Bretagne-, le Festival «Arts in Marrakech» a plutôt dévié de son objectif.

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