Culture

Siham Abdellaoui, de l’agriculture à l’écriture

© D.R

Siham Abdellaoui, de l’agriculture à la culture ou plutôt à la littérature. Ces activités ne sont pas si éloignées puisqu’elles ont toutes pour dessein de dompter  la nature, que ce soit celle de la terre et des plantes, ou celle des hommes et de leurs états d’âme par l’art et l’écriture. Avant d’écrire sa première nouvelle, Siham Abdellaoui munie d’un DEA en pathologie végétale et un DESS en assurance qualité et contrôle analytique, a travaillé durant quinze ans dans une société de développement agricole au service d’assainissement des plantes d’agrumes. Cela s’arrête en 2003. C’est la faillite de la firme. Commence alors son parcours d’écrivaine bien que pour elle (par modestie), l’auteur de deux livres n’est pas forcément une écrivaine. De 2003 à 2004, le chômage technique de Siham Abdellaoui libère autant son temps que son angoisse et sa sensibilité créatifs : la plume pour s’en sortir, s’exprimer. Sa première nouvelle évoque une journée sans travail dans une ferme en faillite où les plantes comme les ouvriers sont desséchées, et où rien ne se passe. Ses collègues profondément touchés par son récit qu’ils étaient les premiers à lire l’encouragent à partager davantage ses écrits. C’est une révélation pour elle,  elle qui ne pensait pas que les petites choses de la vie pouvaient émouvoir et avoir une portée. Un rêve, une discussion avec le marchand de légumes, la femme de ménage, ou le concierge, les détails faisant la routine d’une vie de couples, les relations humaines une scène dans la rue, un mot écouté dans une soirée…  L’écrivaine est à l’affût de tout ce que la banalité voile et qui pourrait faire le sujet d’une nouvelle, faire son bonheur. Siham Abdellaoui se révèle au grand public d’abord par la publication de ses nouvelles dans un journal. Puis notre jeune écrivaine envoie ses écrits à la maison d’édition le Fennec qui publie en 2006 son premier recueil de nouvelles, «Le Bonheur se cache quelque part». Son deuxième recueil de nouvelles «Nouvelles d’ici» vient de paraître. On y suit les tranches de vie de personnages majoritairement des femmes ayant toutee un rapport avec le Maroc : la jeune ado révoltée, ou les parents de cette dernière encore plus révoltés, la femme dépressive qui raconte ses déboires, la bonne à tout faire… Siham Abdellaoui aurait très bien pu écrire ses ouvrages en langue arabe, cette langue qu’elle trouve poétique et avec laquelle on peut exprimer les  idées en toute subtilité. Mais Siham Abdellaoui a massivement lu dans la langue française notamment des écrivains tels Maupassant, Balzac entre autres ou des traductions d’Ernest Hemingway, ou Dostoïevski.  Née à Fès, elle fait ses études primaires dans un petit village non loin de Béni Mellal, puis dans un lycée public avant de s’installer à Rabat. Cette mère de trois enfants, écrit en continu, chaque matin après avoir accompagné ses enfants à l’école. Les après-midi sont très courts pour écrire, le soir c’est impossible, il faut se consacrer à la vie de foyer.  Timide, sociable, pudique, impatience ce qui explique son choix d’écrire plus de nouvelles que des romans, elle aime la vie, aime les gens, aime faire la fête, aime partager ses émotions  en écrivant.

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