Culture

Siham Assif : «Je rêve d’un rôle dans lequel je serai amenée à me raser les cheveux»

© D.R

ALM : Après 14 ans de carrière, êtes-vous toujours en quête du «vrai rôle» dont vous rêviez ?
Siham Assif : Comme tout acteur qui veut exceller, j’ai fait de mon mieux pour trouver un rôle qui me fera distinguer. Au cours des premières années, cela a été un peu délicat, car c’était une phase d’apprentissage. Je peux dire que ce «vrai rôle», je l’ai eu partiellement grâce à Narjis Nejjar. Le personnage de «Hala» dans « les yeux secs» a pu apaiser ma soif. C’est une femme robuste, aux expressions neutres mais au cœur fragile. Elle se construit une carapace pour pouvoir se protéger. Elle a une grande volonté de changer et de dépasser sa situation. Ce personnage m’a touchée, car en quelque sorte il me représente. Je suis une personne déterminée, aventurière qui aime la difficulté. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je suis toujours en quête de personnages à travers lesquels je pourrai dévoiler d’autres facettes de ma personnalité. Je rêve d’un rôle d’action dans lequel je serai amenée à me raser les cheveux et fournir un effort physique sans avoir recours à une doublure. Cela me passionne énormément.

Vous avez fait un bon duo avec Saïd Naciri dans la sit-com «Al Aouni», pourquoi avez-vous décidé de rompre cette collaboration ?
Grâce à la série «Al Aouni» j’ai pu acquérir une notoriété. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point les échos de cette sit-com m’ont rendu joyeuse. En passant dans la rue, je lis l’admiration et l’amour dans les yeux de toutes les personnes qui viennent m’aborder et en particulier les enfants qui sont de grands fans de la famille « Al Aouni». Après le succès de la série, j’ai choisi d’arrêter ma collaboration car je ne veux pas sombrer dans la monotonie. Je ne suis pas seulement Farah, mais plutôt Hala, Amina, Nezha et aussi de futurs personnages. Je reste reconnaissante à l ‘ensemble de l’équipe avec qui j’ai travaillé, en particulier, Saïd Naciri et 2M qui m’ont fait confiance et m’ont choisie pour ce rôle.

Au cinéma comme à la télévision, vous avez incarné des rôles plus ouverts, n’aviez-vous pas peur de la réaction du public ?
Si le texte est bien écrit, le personnage est bien élaboré pourquoi en avoir peur ? après tout c’est la réalité que nous incarnons. Ces personnages existent bel et bien dans la vraie vie. Il suffit d’aimer son rôle, le travailler en toute sincérité afin que le message passe. J’ai incarné le rôle de l’institutrice, secrétaire, journaliste, prostituée, serveuse… Pour tous ces rôles, j’ai eu d’intéressants prix. Cela prouve que j’ai fait le bon choix.

Vous étiez en préparation de votre premier court-métrage. Où en êtes-vous actuellement ?
Ce projet est toujours en cours de préparation. C’est une très grande production maroco-espagnole, intitulée «Casting». Il est co-produit avec le collège américain en Espagne et l’Université de Pablo Olavide à Séville. Pour le scénario, je l’ai coécrit avec mon frère Mohamed Assif et revu par Ahmed Jaïdi. Je préfère garder le synopsis en secret jusqu’à ce qu’il s’accomplisse. Je suis autodidacte en ce domaine. Je veux franchir ce pas et laisser ma trace. Si cela réussit, je serai comblée sinon je retournerai à l’interprétation, chant et production.

Votre destination vers la réalisation, est-ce une quête de soi ou bien une quête d’autonomie ?
Ni l’une ni l’autre, c’est une question de compétence. Il ne faut pas faire quelque chose parce qu’on a envie de la faire mais il faut être capable de la réaliser. Je possède cette volonté. Au début de ma carrière, j’ai intégré le mannequinat et l’animation. Ensuite, j’ai pratiqué le chant et j’ai réalisé plusieurs singles en Europe. Au niveau de l’interprétation, j’ai eu plusieurs consécrations. Actuellement, je gère une maison de production. Si j’ai accédé à plusieurs domaines, c’est parce que j’aime le défi.

Loin des caméras et des projecteurs, comment occupez-vous votre temps ?
Je respire. Je m’occupe de ma vie personnelle. Je ne veux pas que l’art aspire ma vie privée. J’aime sortir, pratiquer du sport et lire. J’ai une grande passion pour les voyages. J’aime découvrir, rencontrer les gens et partager leurs expériences. Grâce aux voyages, j’acquiers de nouvelles choses pour mon art que je viens traduire dans mon pays.

Que souhaitez-vous atteindre sur le plan professionnel et personnel ?
Professionnellement, je souhaite laisser une trace remarquable dans l’art et que mon message soit transmis clairement. Je représente une nouvelle génération d’artistes qui sont très soucieux de l’avenir de leur pays. Nous avons une grande estime pour le Maroc et nous désirons contribuer positivement dans son évolution. Côté personnel, j’espère fonder une famille et avoir des enfants. En tant qu’artiste, le choix est dur. L’homme marocain ne comprend pas les conditions de notre travail. Même dans le champ artistique, l’homme est très jaloux. Personnellement, je ne supporte pas que l’on me manque de confiance.  

Votre public est impatient de connaître vos nouveautés…
En addition au court métrage que j’ai cité auparavant. Je suis en train de préparer une émission dont je ne peux pas dévoiler les détails. Tout ce que je peux vous dire que c’est une première au Maroc. Concernant le cinéma, je viens d’apprendre que Narjis Nejjar vient d’obtenir le fonds d’aide du CCM pour son nouveau long-métrage. Je suis très enthousiaste de refaire l’expérience avec elle. D’ailleurs je lui ai envoyé un message pour la féliciter tout en lui disant que sans elle je ne ferais pas de cinéma. J’ai hâte d’y participer.

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