Culture

Silence, on retourne à Ouarzazate !

© D.R

Trois productions cinématographiques étrangères à gros budgets sont à présent en réalisation à Ouarzazate : «Babel» avec comme tête d’affiche le célèbre acteur américain Brad Pitt, réalisé par le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez ;  «Les Dix commandements» de l’Américain Robert Dornhelm, avec la participation des deux actrices marocaines Latéfa Ahrrare et Kholoud;  la série «Les Almoravides et l’Andalousie» réalisée par le Syrien Naji El Tohma. Il y a encore quelque temps, Rachid Bouchareb, réalisateur algérien, tournait son film «Les Indigènes» avec comme jeune premier l’acteur marocain Djamel Debbouze, aux côté de Rochdy Zem et Sami Bouajila. Bien avant, Ridley Scott avait également tourné son film «Le Royaume du paradis».
Après le noir vendredi 16 mai 2003, qui a suscité les craintes d’attentats terroristes au Maroc contre les productions cinématographiques étrangères et américaines plus particulièrement, l’heure est aujourd’hui à la reprise. Les heureux effets de cette reprise sur l’économie et la vie sociale de la population d’Ouarzazate sont perceptibles.
Latéfa Ahrrare, qui se trouve sur place, évoque le mot «embellie». «Cela fait bouger l’hôtellerie, l’artisanat… les habitants de la ville retrouvent le sourire à l’idée de pouvoir décrocher une offre de travail», fait-elle constater. Au-delà de la population, c’est une frange des acteurs marocains qui tirent des bénéfices de cette «embellie». Si ces acteurs peinent à trouver de l’emploi dans leur pays où la production cinématographique se distille au compte-gouttes, ils peuvent prendre du service à Ouarzazate et monnayer à des prix décents leur participation en tant que «figurants intelligents» à des films étrangers de plus en plus nombreux dans cette ville.
Les habitants d’Ouarzazate, en plus d’autres opportunités que leur offre cette embellie, peuvent également participer en tant que simples figurants avec une rémunération qui se situerait autour de 200 dirhams par jour. Les effets de cette embellie sur les artisans marocains de l’industrie cinématographique sont par ailleurs indéniables.
Menuisiers, décorateurs, et sur un autre registre, les éleveurs de chevaux, peuvent également y trouver leur compte.
Forte d’atouts naturels fantastiques, notamment ces contrastes qu’offre une région où le désert cohabite avec de merveilleuses chaînes montagneuses, de fabuleuses grottes, d’Oasis jonchées de superbes palmiers, Ouarzazate est également appréciée pour son infrastructure cinématographique. On pense particulièrement à ses studios de cinéma, dont le dernier à avoir été construit est le célèbre «Cinecitta» (Cité du cinéma, en italien). On pense également à l’école de formation aux techniques du cinéma du producteur-réalisateur marocain Mohamed Asli (réalisateur du film à succès «Les anges ne volent pas à Casablanca»). Ce studio est connu sous le nom mythique «Kan ya ma Kan».
La seule ombre au tableau, elle est de l’ordre du paradoxe : Destination internationale des cinéastes les plus réputés au monde, la ville d’Ouarzazate n’a qu’une seule salle de cinéma : «Atlas» ( !). Pire encore, cette salle est encore et toujours fermée. Il est temps que les exploitants marocains investissent dans la construction de salles de cinéma dans cette ville, il y va de l’image d’une ville et de la réputation d’un pays aux yeux des nombreux réalisateurs étrangers qui y font le déplacement.
Au-delà du cinéma, il y a un manque patent à gagner en fait d’espaces de culture à Ouarzazate. L’embellie que connaît cette ville devrait prioritairement profiter à la population au niveau autant économique, social que culturel.

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