Culture

Superstition et valeur durable

Il faut savoir que tous les livres vendus chez les libraires soi-disant islamistes ne se rapportent pas toujours à l’islam. En quoi un livre comme «Le châtiment du tombeau» participe de l’islam ? Sa couverture, très accrocheuse, discrédite d’emblée son contenu. On y voit en effet un serpent, la gueule ouverte, dardant une langue fourchue. Ou telle autre livre représentant un diable vert avec une queue et une fourche.
L’auteur de cette couverture s’est référé à l’imaginaire occidental pour dessiner son diable. Le diable en Islam n’est jamais armé d’une fourche. Les livres de ce type comptent parmi les best-sellers des ouvrages soi-disant islamistes. Ils relèvent plus de croyances superstitieuses que de religion. On se les procure à 5 DH. Et leur succès se rattache plus au sensationnalisme qu’à une croyance religieuse. Leur petit prix s’explique par les grands tirages dont ils font l’objet et la très mauvaise qualité de leur papier. En revanche, il existe des livres de théologie, sérieux, qui peuvent se vendre jusqu’à 200 DH. Les livres édités en Syrie et au Liban sont en général rigoureux. Et il ne viendrait à personne l’idée de les prendre à la légère.
Par ailleurs, les consommateurs du livre islamiste diffèrent d’un groupe à l’autre. Les sympathisants de Jamaâ Al Adl oua Al Ihsane recommandent la lecture des livres soufis. Ils déconseillent à cet égard la lecture des ouvrages de Youssef Al Karadaoui qu’ils considèrent comme un laxiste. Quelles que soient leurs différences, tous ces groupes se sont fortement réjouis de la faillite du communisme.
La chute du mur de Berlin a inondé les marchés aux puces de livres sur le marxisme. Ceux qui les possédaient s’en sont vite débarrassés, un peu honteux de garder des témoins de leur méconnaissance de la marche de l’Histoire. Nombre de ces personnes se sont cramponnées à une valeur qu’ils jugent durable, moins éphémère. Ils ont trouvé refuge dans le livre religieux.

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