Culture

Télé gratos

© D.R

Ça se passe à Cuba et c’est véridique. Des familles cubaines ayant des revenus considérés comme faibles ont commencé à recevoir gratuitement des postes de télévision distribués par le gouvernement, conformément à ce que le président Fidel Castro avait annoncé le 31 mars dernier. «La décision de distribuer des postes de télé aux familles à faible revenu vise à améliorer la qualité de vie de celles-ci. Ces familles comprennent souvent des handicapés physiques ou mentaux ainsi que des personnes atteintes de maladies chroniques et se voient dans l’impossibilité  d’acquérir ce type d’équipement».
C’est ce que dit une dépêche de l’agence de presse Info-Cuba, qui rappelle qu’au cours d’une intervention télévisée, le président cubain Fidel Castro avait souligné que la nation est dans l’obligation d’apporter son soutien aux quelque 43.000 familles cubaines recensées comme familles à bas revenu. Bon, maintenant, comment rapatrier ce sujet chez nous ? Ca me paraît vraiment difficile, mais je vais tenter le coup. D’abord, au Maroc, presque tout le monde a, au moins, un poste de télé. Allez donc faire un tour du côté des douars les plus éloignés, voire des bidonvilles les plus infâmes. Vous verriez un ciel parsemé d’une forêt de paraboles. Mais, comme le Marocain est quelque peu âpre au «fabour», si d’aventure il prenait à notre gouvernement de procéder à une telle opération, il serait surpris de voir le nombre d’ayants droit.
C’est que des nouveaux pauvres apparaîtraient comme par enchantement pour réclamer un poste, qu’ils mettraient, par la suite, dans leur salle de bains, ou ailleurs. Le «piston» jouerait encore une fois sa partition et serait bientôt relayé par le «réseau». Et, à propos de réseau, celui de nos deux opérateurs téléphoniques risquerait d’être saturé tellement les appels seraient nombreux pour répandre la bonne nouvelle et faire en sorte que tous les membres de la famille puissent en profiter. Et tout cela pour quoi ? Pour voir des chaînes qui sombrent ces derniers temps dans une douce euphorie paresseuse. Vous avez vraiment l’impression que ce que vous avez vu hier, vous le voyez aujourd’hui et vous le verrez demain.
Ça, c’est ma mère qui me l’a dit en darija. Non, c’est vrai, à quoi bon distribuer gratuitement des télés si c’est pour voir ce que l’on voit sur nos deux concurrentes ? Et ne me dites pas qu’il y a la parabole et tous ces milliers de chaînes satellitaires. Car, ces derniers jours, le code change tout le temps et y’en a ras-le-bol d’entendre parler de flashage, de chariot, de cartes, de Derb Ghallef et de joutiya. Et à ce petit jeu, la fatigue finira par gagner les spidés de la télécommande. Qu’ils se les gardent donc, ces satanées télés. Et Cuba devrait se méfier : le «fabour» joue parfois de mauvais tours !

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