Culture

Tennis : Fatima Zahra Alami, la fille prodige

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Fatima Zahra Alami a créé l’événement lors des Nationaux de tennis 2007 en détrônant en finale la tenante du titre et actuelle championne arabe Bahia Mouhtassine. Lors de ce match, la jeune Fatima Zahra n’a pas «tremblé». Au contraire, elle a gardé le contrôle de soi et a su gérer le match avec grande délicatesse. Il lui a fallu trois sets pour s’adjuger le titre de championne du Maroc. Un titre bien mérité puisqu’elle a dominé la rencontre de bout en bout. En aucun moment, elle ne s’est déconcentrée faisant ainsi preuve d’une grande détermination. En témoigne, d’ailleurs, le score de la rencontre (6-1, 6-7, 6-1). Durant ce championnat, cette jeune tenniswoman a réalisé un carton plein. En double, elle s’est emparée facilement de la première place en compagnie de Habiba Ifrakh.
Ces dernières années, la sociétaire du club casablancais ACSA s’est distinguée à maintes reprises, notamment aux Championnats africains juniors. Une compétition qu’elle a remportée plusieurs fois.
À tout juste 18 ans, Fatima Zahra Alami est en train de devenir la nouvelle star du tennis marocain féminin. Elle a, toutefois, le triomphe modeste. Une fille qui a «la tête sur les épaules et les pieds sur terre». Elle attribue son succès aux nombreuses heures qu’elle a dû consacrer à l’entraînement.
Entre Fatima Zahra et le tennis, c’est une grande histoire d’amour. Son premier contact avec la petite balle jaune remonte à l’époque où elle n’avait que cinq ans. C’est son père qui l’a initiée à ce domaine. Il n’est autre que son entraîneur.
«Il faut reconnaître que jouer le rôle du père et de l’entraîneur est un peu difficile. Mais on s’en sort pas mal. Le courant a toujours passé entre nous. Cela me permet d’entretenir avec Fatima Zahra une relation assez particulière», estime Mokhtar Alami.
Durant toutes ces années, la jeune joueuse n’a pas cessé d’évoluer cherchant toujours à atteindre un niveau supérieur. 
La jeune championne est sortie pour la première fois de l’ombre, en 2005, lorsqu’elle avait participé à Melbourne au «Kia Amateur Australian Open», un tournoi ouvert aux joueurs de 15 à 30 ans n’ayant aucun classement ATP ou WTA. Fati, pour les intimes, s’était alors classée en troisième position. Depuis, elle n’a pas cessé de monter en puissance.
«Au début, Fatima Zahra avait un problème de récupération. Mais avec le temps, cela s’est amélioré au fil des rencontres. Elle apprend vite et finit toujours par corriger ses erreurs. Si elle continue sur cette voie, elle pourra sans aucun doute être une grande championne», remarque Réda Serghini, entraîneur national de tennis.
Fatima Zahra est aussi une fille patiente selon son père : «Elle a un caractère très calme. La patiente est l’une de ses qualités. Je lui dis sans cesse que c’est là où réside la clé de la réussite. Il ne faut jamais se presser. Elle est toujours à l’écoute. Elle suit mes conseils. Et c’est une très bonne chose. C’est d’ailleurs grâce à cela qu’elle a pu améliorer son jeu».
Outre la persévérance, notre championne possède plusieurs autres atouts. Des atouts qui font d’elle une joueuse de tennis assez particulière. Fatima Zahra Alami est, en fait, gauchère tout comme l’Américaine Martina Navratilova. Son jeu se caractérise par son aspect très physique. Et sa forte endurance lui permet de garder le même niveau du jeu tout au long d’un match.
«Au tennis, le fait d’être gaucher, c’est un avantage. Il crée souvent un effet déstabilisant sur l’adversaire, surtout que rares sont les joueurs qui se servent de leur main gauche. Fatima Zahra Alami en fait partie», estime, pour sa part M. Serghini. «Mais ce qui la distingue, c’est son jeu physique. C’est une vraie battante. Elle ne ménage aucun effort pour récupérer les balles, même ceux difficiles», renchérit-il.
La jeune Fatima Zahra se trouve actuellement au Botswana où elle participe à un tournoi ITF. Elle s’est qualifiée à la demi-finale qu’elle devra disputer ce vendredi 6 avril. Classée 45ème ITF, la championne marocaine, qui passe cette année son baccalauréat, est à la croisée des chemins. Soit elle choisit de passer au circuit professionnel, soit elle privilégie ses études au détriment du tennis. Un choix difficile qu’elle devra bientôt prendre. 

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