Culture

Timitar démarre sur les chapeaux de roue

© D.R

"Surprenant". "Très peu ordinaire". "Epoustouflant"… Ces épithètes enflammés, qui fusaient de toutes parts, peuvent-elles décrire l’état unique, mais vraiment unique, qui a régné en ce mémorable mardi soir sur la place Al Amal lors de la soirée inaugurale du troisième  festival "Timitar"? De mémoire d’habitué des grands festivals, rarement un concert inaugural aura déplacé autant de foules, au point qu’il a fallu jouer des coudes pour se faire une place sur la néanmoins très spacieuse place Al Amal, sachant que la capacité d’accueil de cette esplanade, située en plein cœur d’Agadir, est de 50.000 personnes. Il y en a eu de tous les âges, de toutes les catégories sociales, mais aussi -universalisme oblige- de presque toutes les  nationalités. « Je suis surpris que des journalistes étrangers soient venus par leurs propres moyens pour couvrir le festival», nous confie, entre deux concerts, le directeur artistique de «Timitar» Brahim El Mezned, visiblement très ému. Plus surprenant encore est ce déplacement massif et impressionnant des «Gadiris», ainsi que des concitoyens venus spontanément d’autres villes et régions du Royaume, malgré «la modestie» des moyens de communication mis en place, reconnaît M. El Mezned. Mais voilà, le principal mérite de «Timitar» est sa capacité étonnante à surprendre. Par l’adhésion d’un public de plus en plus nombreux, mais aussi par la qualité d’une programmation élaborée de manière à parler à toutes les cultures, conformément à la vocation ancestrale d’un Royaume profondément acquis au dialogue des cultures -un choix de civilisation- et à l’esprit d’un festival qui, comme son nom l’indique, fait la part  entre «les musiques amazighes et les musiques du monde». S’agissant des couleurs locales, la soirée inaugurale a commencé à 19h40 par des improvisations poétiques servies, sur les rythmes chavirants des bendirs et autres tambours, par le groupe «Taliouine», venant de la région de Taroudant. Les premières paroles furent pour SM le Roi MohammedVI qui, depuis son accession au Trône, n’a eu de cesse d’encourager l’épanouissement de l’amazighité, partie intégrante de notre culture, donnant son plein contenu au principe de «l’unité dans la différence». D’où «la symbiose», «la paix», et «autres valeurs chevillées corps et âme à notre pays», fait valoir le groupe «Taliouine», qui a également épaté la foule par des tableaux de danse s’inscrivant dans la pure tradition chorégraphique soussie. Du côté du public, constitué principalement de jeunes de la région du Souss, il n’a pas eu besoin de warming pour épouser la cadence, tellement il était prédisposé à donner à l’événement sa véritable dimension. Exit, puis place à un intermède musical. Dans les loges, une sommité de la musique reggae se préparait à entrer sur scène. En attendant, la foule s’impatientait follement. «Jimmy Cliff, Jimmy Cliff …», pouvait-on entendre au milieu de dizaines de milliers de jeunes. Le voilà qui fit son apparition triomphale, sur les rythmes «yé yé». Pas besoin non plus d’échauffement, il était déjà dans son public. La star du reggae se fait accompagner par de nombreux mélomanes connaisseurs, dans une première chanson qui en dit long sur la suite : «I can, I do, I get». Un véritable ballet se déclenche au sein de la foule, et vas-y que je te sers des jump’, ponctués de déhanchements au gré de mélodies et d’onomatopées genre « Oh, la, la». Dans  les premières rangées, un parterre d’officiels, constitué des autorités de la ville et de ministres, se lève en signe d’hommage à Jimmy Cliff qui a fait, aux côtés du «père» de reggae Bob Marley et ses héritiers Alpha Blondy, ou  encore Boom Shaka, la légende de la musique reggae. Héritier du sacré legs jamaïcain, Jimmy Cliff est également reconnu pour l’avoir amélioré. A preuve, son album flambant neuf «Black Magic» qu’il est venu promouvoir à Agadir, la première étape d’une tournée qui le conduira cet été dans différentes villes d’Europe. «Timitar» peut ainsi se féliciter d’avoir la primeur de cet album, présenté par les médias européens comme «l’événement musical de cet été». Autre nouveauté à signaler, c’est que le même «Timitar», avec le soutien, entre autres sponsors, d’ «Akwa group», a réalisé la production du nouvel album d’Ammouri M’Barek :  «Afoulky » (C’est beau). Des extraits de ce nouvel album ont d’ailleurs été interprétés par A. M’Barek, lors de la soirée inaugurale du 3ème «Timitar».  En effet, «Timitar», ce n’est pas uniquement un festival, c’est un projet de développement des musiques amazighes.
 

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