Aujourd’hui Le Maroc : Les paroles de vos chansons parlent souvent de guerre, de paix et d’amour. Vous considérez-vous comme une artiste engagée ?
Tina Arena : Personnellement, je pense qu’un artiste engagé est d’abord un artiste consciencieux. Je fais partie de cette catégorie d’artistes. Depuis le début de ma carrière, j’ai entrepris de nombreux voyages et je me considère comme une amoureuse de l’univers. Par là même, je suis interpellée par les tristes évènements qui se déroulent dans ce monde. Je suis donc obligée de contribuer au changement du monde à travers mes chansons. Par ailleurs, je ne veux pas être une personne qui profite de son statut de chanteuse et musicienne pour faire de la politique.
L’art et la politique sont deux domaines différents. Oeuvrer dans le domaine associatif en accédant à un poste de responsabilité pour que les gens me “starifient”, cela ne m’intéresse pas. Je refuse la manipulation.
Le single «Je m’appelle Bagdad» qui caracole en tête des ventes en France, fait-il partie de vos albums engagés ?
Contrairement à ce que les gens croient, cette chanson n’est pas dédiée aux martyrs de Bagdad qui ont subi la guerre. Ce titre est universel, les paroles concernent tous les peuples sans exception. Le but dans tout cela est d’être le “véhicule” de certains événements qui se déroulent dans notre société, dans notre monde. Cet album ne doit pas être apprécié dans le sens premier. C’est vrai que la chanson parle de Bagdad, mais ça aurait pu être une autre ville. Cet opus ne vise pas la réalité d’une manière directe, il est destiné à l’univers en entier.
Vous êtes d’origine australienne, mais vous avez décidé de faire votre carrière en France. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
En fait, je suis née en Australie de parents d’origine sicilienne et je me suis rendue en France pour forger ma carrière. Mais je passe six mois à Londres et six mois à Paris. C’est dans cette dernière ville où se passe tout le business de la musique et de la production. J’étais en quelque sorte obligée de me rendre dans ce pays pour rentrer dans ce cercle et pour atteindre les objectifs que je me suis fixés. Mais cela ne veut pas dire pour autant que je ne vais jamais quitter ce pays,
Votre culture d’enfance est anglophone, comptez-vous explorer de nouveaux rythmes qui pourraient prendre leur essence dans votre ville natale ?
C’est une éventualité. L’Australie est mon pays et je suis très attachée à ma culture. Pour être artiste, il faut savoir prendre des risques. Dès l’année prochaine, je compte explorer de nouveaux rythmes et de nouveaux instruments.
Vous avez réalisé plusieurs comédies musicales dans votre carrière. Est-ce que le cinéma ne vous tente pas ?
Depuis le commencement de ma carrière, j’ai, en effet, réalisé six à sept comédies musicales. Je pense que je vais continuer à faire cela, puisque je considère que c’est une excellente discipline.
Pour ce qui est du cinéma, cela ne me tente pas particulièrement. C’est un domaine très dur, et je ne veux pas prendre le boulot de quelqu’un d’autre. Par ailleurs, si jamais on me fait des propositions intéressantes, je pourrais essayer et tenter ma chance. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne vais jamais courir derrière les réalisateurs pour avoir tel ou tel rôle.
Biographie de Tina Arena
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