Culture

Toufiq Hazib, alias Don Bigg : «Je fais ma musique, je ne fais pas du rap»

© D.R

ALM : De quoi il est question dans votre nouvel album ?
Bigg : Sur « Byed ou k7al», on trouve des titres festifs, déjantés, d’autres plus engagés. Cet album reflète mon état d’âme, mon état d’esprit, comment je vis. J’essaye de retranscrire mes diverses facettes, ce que je suis dans une musique crédible. On pourrait me reprocher l’existence dans cet album d’un titre où je parle d’amour et me dire que je ne suis plus underground, que je ne chante plus du rap. Artistiquement, je me dis qu’il ne faut pas se limiter dans le rap, être contraint à ses critères pour sortir un album qui soit applaudi par la communauté rap. Cela ne m’intéresse pas, parce qu’à la base c’était le côté artistique du rap qui me séduit et non le côté revendicatif.

Mais le rap est revendicatif à la base.
Même quand tu chantes l’amour c’est revendicatif. Il ne faut pas juste se limiter dans des sujets particuliers pour paraître crédible, avoir un côté underground et prétendre se démarquer de ce qui est commercial et busness. Cette attitude est elle-même quelque part une technique marketing pour dire qu’on sort du lot. Moi, je veux sortir du lot carrément et leur dis : «Faites ce que vous voulez entre vous, moi je fais ma musique, je ne fais pas du rap».

Comment vous situez-vous par rapport à ce qu’on appelle la scène Nayda ?
La scène Nayda, nouvelle scène et tout cela…, je pense que c’est un cliché et tout cliché est négatif.
On fait de la musique sans étiquette. Je ne représente pas la scène nouvelle et personnellement je ne m’identifie pas à cette scène-là.

Est-ce que le décès de votre mère a influencé la création de votre album ?
Est-ce que les titres que j’ai enregistrés après le décès de ma mère ont été bien ou pas, parce que j’ai été démoralisé ? Je ne peux pas le savoir. Mais en tout cas, la seule chose que je peux dire, c’est que le tire Lik était le meilleur que je pouvais faire artistiquement à cette époque pour parler de ce que je ressentais. Ce titre a été enregistré deux semaines après le décès de ma mère.

Quelles sont vos ambitions à travers cet album ?
Moi, je n’ai pas créé ma boîte de production pour dire que je ne veux pas vendre. Il faut sortir du contexte l’art pour l’art, ça aussi c’est un autre cliché. Je n’ai pas lâché mes quatre ans de droit pour que mon père me donne l’argent pour aller au hammam.
Moi, mon ambition principale, c’est de professionnaliser cette culture-là au Maroc, celle qui sort du cœur : Tu fais des choses à toi et tu ne limites pas par des conditions marketings, commerciales, mais après ça parle busness et pas autre chose.

Justement quelle est votre stratégie de vente pour cet album ?
On a mis un point de vente exclusif par ville. On va faire une approche de vente à proximité : avoir un prix très raisonnable (50DH) et une plus-value pour nos fans, c’est-à-dire des séances dédicaces, vente de t-shirt. Aussi il y a dans le CD original des bonus, tout cela en plus du côté qualitatif de l’album puisqu’on a investi dans le CD qui est de standard international.

Un dernier mot :
Byed (blanc) : on est marocain, et K7al (noir) : On l’est jusqu’à la mort même si la situation peut être noir.

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