Culture

Touria : l’actrice dans la peau d’épicure

© D.R

Elle est l’héroïne du dernier opus du réalisateur Daoud Oulad Sayed, « Tarfaya ». Elle est lauréate de l’ISADAC, et s’est imposée avec force dans l’univers cinématographique marocain. On l’aura compris, il s’agit de Touria Alaoui. Ce nom n’est plus à présenter, puisque cette actrice a débuté sa carrière il y a un bout de temps déjà. Alors qu’elle était étudiante à l’Institut supérieur d’art dramatique de Rabat, elle a eu la proposition de Farida Bourkia pour jouer dans le téléfilm : « Hout El Bar ». Touria parle de cette période d’un ton nostalgique.
Elle se rappelle de cette première expérience et la voit comme étant très enrichissante : « J’ai débuté ma carrière d’actrice à la télévision avec Farida Bourkia, et j’ai beaucoup appris de cette expérience ». Travailler avec une réalisatrice est-ce une contrainte pour Touria ? Elle infirme spontanément cette thèse, en déclarant qu’elle est ouverte à toutes les propositions et qu’il n’existe pas vraiment de différences entre la manière de travailler avec une réalisatrice et celle avec un réalisateur. La seule petite différence ce serait le fait  que les réalisatrices sont plus minutieuses et qu’elles font attention à tous les détails techniques et artistiques. « Mais j’apprécie tous les réalisateurs qu’ils soient hommes ou femmes», ajoute Touria. Celle-ci a eu plusieurs expériences cinématographiques avec des réalisatrices. Elle a, en outre, travaillé avec Fatema Boubekdi dans un téléfilm en berbère « Cabral Hmad », ou en français « Le caporal Ahmed ». Touria est berbère d’origine et de  ce fait, elle s’est retrouvée dans ce téléfilm, elle avait un dialogue en berbère  et c’est un rôle qu’elle a beaucoup apprécié. « Je n’oublierais jamais ce téléfilm en 5 épisodes, je me suis beaucoup amusée », souligne Touria, sourire aux lèvres.
Ce téléfilm fait partie des œuvres qui font la fierté de cette actrice même si celle-ci est très modeste. Elle se considère  en effet encore comme une étudiante. « Je suis assoiffée de savoir, et chaque jour pour moi est un apprentissage ». Une façon de dire qu’elle n’a pas encore atteint le summum, tout en étant parfaitement consciente qu’il n’y a pas vraiment de seuil à atteindre dans ce métier. « Il faut toujours travailler sans relâche tout en ayant les pieds sur terre et  confiance en soi ». A la manière d’une hédoniste, Touria profite pleinement de toutes ses expériences que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision. Elle prend du plaisir à chaque fois qu’elle est sur scène ou lorsqu’elle est en plein tournage.
Actuellement cette actrice aux multiples visages tourne dans la pièce «Portrait de famille» de la troupe régionale. Cette création, la troisième de cette troupe, sera présentée en première le 16 mai au Théâtre Mohammed V de Rabat. C’est une pièce encore une fois sur un sujet devenu consommé. On l’aura compris, il s’agit du drame de l’émigration. «Cette pièce parle encore une fois de l’émigration » dit Touria qui n’a pas pu retenir son sourire. Cette pièce comme elle le déclare se situe entre la comédie et le drame et met en scène les comédiens Bouchra Ahrich, Mustapha Sobhi, Ahmed Yarziz et Abdelah Chicha. La réalisation est de Jamal Berraoui qui n’est autre que le mari de Touria Alaoui et le scénario de Youssef Fadel. Ce dernier écrit la plupart des scénarios du réalisateur Daoud Oulad Sayed. Un réalisateur que Touria apprécie beaucoup. Elle est d’ailleurs présente dans la plupart de ses créations. »Je suis ouverte à toutes les propositions, mais c’est vrai que Daoud est spécial, il est à l’écoute de tous ses acteurs ». Une qualité que Touria semble apprécier chez ce réalisateur aux multiples talents. Elle ajoute : « Il n’est pas prétentieux, et il est consciemment à l’écoute, comme pour dire, moi aussi je suis là pour apprendre de vous ».
Cela explique la raison pour laquelle Touria accepte toutes les propositions de Daoud : « J’aime travailler avec les bons réalisateurs et quand il y a des affinités, c’est encore mieux». Touria explique par là, qu’il faudrait qu’il y ait un minimum d’entente entre le réalisateur et l’acteur. Notre comédienne a joué dans son téléfilm « La route de Marrakech » qui a été diffusé lors du Ramadan dernier sur 2m, sa dernière collaboration avec Daoud est bien évidemment “Tarfaya” où elle joue le rôle principal, celle d’une jeune fille sahraoui qui tente de traverser les frontières du Sud.
Touria partage sa passion entre le cinéma et le théâtre. Mais quand on lui demande ce qu’elle préfère des deux, sa réponse est nette. « Le cinéma est magique». En ajoutant que le théâtre est malheureusement un rêve avorté au Maroc. Alors Touria préfère le cinéma et son réalisateur international de prédilection est Ken Loch, auteur de « First Kiss ». Un cocktail de bonne humeur, de dynamisme et de volonté, ainsi est faite Touria Aloui, une rêveuse réaliste.

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