Culture

Tournée de Jane Birkin au Maroc

© D.R

Ses nombreux fans devraient se garder de se réjouir trop vite. La tournée de Jane Birkin au Maroc est enveloppée de secret. Olivier Gluzman, manager de l’artiste, a confirmé l’organisation de trois concerts au Maroc. Le 14 janvier à Rabat, le 15 à Casablanca et le 17 à Marrakech. Il en a entretenu un prometeur de spectacles, amoureux fou de l’ex-compagne de Gainsbourg. Carlos Peirats voulait organiser un grand concert à Casablanca pour montrer au public qu’une chose est d’écouter l’album “Arabesque“, mais autre chose est de voir Jane Birkin se déhancher, pieds nus, en égrenant avec sa voix à la fois fêlée et langoureuse les textes de Gainsbourg sur un arrangement oriental. La mort dans l’âme, le tourneur espagnol a renoncé à ce spectacle, trop coûteux, pour apprendre du manager de la chanteuse qu’à défaut de l’apprécier en tant qu’organisateur, il pourra l’admirer parmi les spectateurs. En effet, de nouveaux promoteurs de spectacles organisent la tournée de janvier. Selon une source autorisée, il s’agit d’une société établie en Corse, “Scaenica“. Trois associés, dont un Marocain nommé Aadel Essaâdani, sont à la tête de cette entreprise. En plus des concerts, “Scaenica“ assure la formation de techniciens et de régisseurs, propose une formation longue durée en matière de wysiwyg, prise de son, éclairage architectural ou matériau de synthèse, comme le précise la page d’accueil de son site : www.scaenica.net. La tournée de Jane Birkin au mois de janvier a été réfléchie par Scaenica de façon à présenter une carte de visite du savoir-faire de cette entreprise, en vue de créer au Maroc une école, spécialisée dans la formation aux métiers du spectacle. Loin des salles froides de l’enseignement et des motivations qui conduisent des promoteurs à jeter leur dévolu sur un artiste, la tournée de Jane Birkin au Maroc est un événement artistique important. Son album “Arabesque“ est une très belle réussite. Jane Birkin y revisite, rénove, recrée des tubes, intimement liés à son vécu. Ceux de son ex-compagnon Serge Gainsbourg d’abord. Chantés par l’Anglaise, “Elisa“ ou “Baby alone in Babylone“ réapparaissent sous un nouveau visage. Sous pavillon oriental, l’amour chanté dans “Arabesque“ en devient plus fantasque, plus paresseux et plus percutant, musicalement parlant. Derbouka et luth accroissent l’étendue de sa géographie. Le violon du virtuose algérien Djamel Benyelles donne le tournis aux chansons de Gainsbourg, au gré d’intermèdes arabisants. Et puis, il y a surtout l’imprévisible Jane Birkin avec qui tout peut arriver dans un concert. Elle fait partie de ces vrais interprètes pour qui chaque soirée est une nouvelle aventure. La présence de l’artiste, son esprit fantasque et sa capacité à orienter la fête selon le degré de ferveur du public donnent, chaque soir, une nouvelle orientation à sa tournée. Car, l’album “Arabesque“ a été joué sous de nombreux tropiques : Japon, USA, Europe et Moyen-Orient. L’intéressée ne l’a jamais interprété de deux façons similaires. Avec “Arabesque“, Jane Birkin a retrouvé l’ambiance de fête qui lui paraissait inimaginable, il y a encore quelques années. Tout le monde se souvient de la terrible phrase qu’elle avait prononcée à la mort de Gainsbourg : “Je me prépare à abandonner la chanson. Enregistrer avec quelqu’un d’autre, je ne peux pas imaginer“. Avec “Arabesque“, Jane Birkin reste avec les chansons de Gainsbourg mais pour les recréer. Elle vole désormais de ses propres ailes. Et l’air de fête que réservent à son vol ses nombreux fans au Maroc n’est un secret pour personne. Alors que les promoteurs de cette tournée lâchent la nouvelle !

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