Culture

Turandot : Opéra de haine et d’amour

Turandot. L’ultime opéra de Giacomo Puccini. L’opéra auquel il ne va pas survivre. Il atteint les dernières notes mais sans pouvoir les achever. Le compositeur meurt en même temps qu’un personnage. Dans les premières représentations de Turandot, la fin de l’opéra était ponctuée par une entrée inattendue. Celle du chef d’orchestre qui annonçait : « à cet endroit du drame, le compositeur est mort ».
Aujourd’hui, Puccini est mort de sa belle mort. Il gît dans son piano. C’est vrai ! Il s’est fait enterrer dans son piano. Mais son oeuvre continue d’émerveiller, ne cesse d’accroître les admirateurs aussi bien parmi les aficionados de l’opéra italien que parmi les fanatiques de l’art contemporain. Turandot est une grande tragédie en trois actes où pitié et amour alternent constamment.
L’action, légendaire, se déroule à Pékin, aux temps fabuleux. La Princesse Turandot déclare ne vouloir prendre pour époux qu’un prince de sang royal capable de résoudre ses énigmes. En cas d’échec, il meurt. Tous les prétendants de la belle princesse échouent, jusqu’au jour où un prince inconnu, Calaf, réussit, à la surprise de tous, à répondre aux trois questions. Mais, Turandot refuse de se livrer à un étranger dont elle ignore l’identité. Aux trois questions dont il triomphe, Calaf ajoute alors sa propre question. Il mène une sorte de jeu de qui-perd-gagne dans lequel il va conquérir la princesse en se livrant pieds et poings liés. Qu’elle sache apprendre son nom avant le lendemain matin et il marchera au supplice. Turandot baisse la tête, consentante. L’empereur et tous les assistants souhaitent voir triompher l’inconnu.
Turandot est assoiffée de sang, insensible aux supplications des hommes, à cause d’une belle ancêtre qui a été brutalement assassinée par un prince conquérant. Pour la venger, elle décide qu’aucun homme ne la possédera jamais. Calaf est le fils de Timou, un roi détrôné par les Tartares. Tous les deux fuient la haine des usurpateurs. Ils sont obligés de garder l’incognito sous peine de se faire démasquer par les espions des Tartares. Une jeune esclave, Liu, est au courant de l’identité des fugitifs. Elle aime Calaf. Les sbires de Turandot apprennent que l’inconnu est accompagné de deux personnes.
Les soldats les introduisent auprès de l’intrépide princesse. La servante Liu déclare alors qu’elle est la seule à savoir le nom de l’étranger, mais refuge de le dire. Turandot la fait torturer. Surprise par tant de courage, elle la délivre et lui demande d’où lui vient la force de supporter la douleur : « l’amour ! » répond hardiment Liu. Le bourreau s’approche de nouveau pour la supplicier, elle se plante un poignard dans le sein et meurt. Calaf, furieux contre l’intrépidité de Turandot, déchire le voile qui couvre son visage et l’embrasse. La fierté de la princesse cède la place à un étrange sentiment. Calaf lui révèle son nom, mettant ainsi son sort entre les mains d’une femme dont il se sait, désormais, aimé.
Le lendemain, devant tous, Turandot déclare connaître le nom de l’inconnu. «Amour» le nomme-t-elle. Telles sont en gros les péripéties de cet opéra. L’importance des masses chorales est considérable dans cette oeuvre. La densité vocale et musicale en font un chef-d’oeuvre absolu de l’art lyrique. Beauté intense des moments où le choeur crie plus qu’il ne chante – au moment où Calaf résout les énigmes. Le côté chinois de la musique de l’opéra se traduit par la conjonction de deux styles. Un style archaïsant avec le lourd effectif choral et musical, et un style orientalisant fondé sur le mystère des voix de sopranos dont les tons aigus déchirent l’atmosphère.

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