Culture

Un hamdouchi pas comme les autres

© D.R

Il est aujourd’hui bien connu des scènes marocaines pour ses prestations aux côtés des Hmadcha et ses spectacles de conte. Du haut de ses 30 ans, de nationalité française, Frédéric Calmès s’est installé au Maroc depuis 7 ans, entreprenant ainsi l’itinéraire opposé des jeunes Marocains qui quittent le pays, aspirent à s’installer en Europe et assimilent la culture de l’Occident. «J’ai choisi le Maroc parce que ce pays est un carrefour de cultures arabe, berbère, africaine et andalouse. Il se distingue également par la chaleur des gens et leur hospitalité naturelle». Élève du célèbre luthiste oriental Marc Loopuyt, également grand amoureux du Maroc, Frédéric Calmès se passionne pour la musique arabe qui l’a conduit dans la capitale spirituelle. A son arrivée à Fès, cet étudiant-chercheur en anthropologie, et spécialiste des confréries soufies marocaines, rencontre Abderrahim Amrani Marrakchi, un des derniers moqaddems de la confrérie des Hmadcha et dont il s’imprégnera fortement. «Il m’avait vu jouer à la télévision, avant de me croiser par hasard quelques jours après dans les dédales de Fès. Nous sommes avons discuté ensemble des différentes confréries populaires et de leurs musiques : gnaoua, Issaouan, jilala… Il m’a même cité des confréries anciennes ayant disparu, il y a longtemps, notamment Sadkia», explique Abderrahim Amrani Marrakchi. Dès lors, commence un long parcours de Calmès pour apprendre toutes les subtilités du chant et du dialecte darija, ainsi que la musique hamdouchie dont le rythme est, selon le moqaddem, un des plus complexes, comparé à différentes musiques. Et pour Calmès, il s’agit d’une musique complètement étonnante, avec des rythmes uniques, et une très belle poésie qu’il faut préserver en tant que patrimoine immatériel. Ainsi depuis 7 ans, Calmès fait partie de cette confrérie au sein de laquelle, il chante et participe à tous leurs rituels, soit comme danseur et percussionniste, soit comme chanteur et joueur de luth. Et c’est un nouveau souffle que tente d’amener ce musicien et les autres membres de la confrérie. Et selon le moqaddem, cette dernière a accueilli de nouveaux disciples notamment un venu du Mexique, un autre de France, des Etat-Unis… «La plupart de ces nouvelles recrues sont restées longtemps dans la confrérie avant de se marier et repartir dans leur pays avec leur femme», confie-t-il. Par ailleurs, la compagne de Frédéric Calmes, Marie l’a rejoint au Maroc. Ils se sont installés dans une maison construite de leurs propres mains en pleine nature en terre et mottes de paille, à 35 km de Fès. «Nous utilisons de l’énergie solaire et consommons l’eau du puits, filtrée sur place…», raconte-t-il. Et pour gagner sa vie, il donne des cours de musique, de contes dans des lycées et instituts à Fès et Meknès, ainsi que des cours de français et d’arabe. D’après lui, le meilleur mot en darija est «khouya», mon frère. «On peut dire ce mot à tout le monde, ce mot reflète la convivialité du peuple marocain qui m’a facilement accepté parmi lui, me considérant comme un frère. Nous tous humains sommes tous frères» dit-il.

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