Culture

Un musicien a payé chèr une minute de silence

Qui aurait pu penser que l’on pouvait plagier le silence ? Qui aurait pu croire que le plagiat du silence peut faire l’objet d’un procès ? Pourtant, ce n’est pas un gag. Le musicien britannique Mike Batt a accepté de verser « un gros chèque » pour mettre fin à des poursuites concernant une chanson. Le contenu de cette chanson ? Une minute de silence.
Il est vrai que les plages entre une chanson et une autre dépassent rarement les trois secondes. Il est tout aussi vrai que l’on n’apprécie pas leur longueur dans notre hâte à écouter la chanson qui succède à celle qui vient de toucher à son terme. Mais de là à imaginer que ce moment peut constituer le coeur de la chanson, et plus surprenant : qu’on peut faire valoir des droits d’auteur sur le droit au silence, cela est vraiment étonnant ! La chose a eu lieu, rapporte une dépêche de l’AP, puisque Mike Batt a payé cher la minute de silence figurant sur le dernier album de son groupe de rock : The Planets. Il a versé au John Cage Trust des dommages-intérêts pour acheter leur silence. Ce John Cage Trust a obtenu gain de cause en persuadant les juges que leur client a été le premier à observer une minute de silence dans un enregistrement. Ils ont déterré des abysses silencieuses une chanson de John Cage remontant à 1952.
Cette chanson du défunt compositeur américain ne comprenait pas la moindre note de musique : du silence ! Quant au chanteur Mike Batt, il s’est dit très heureux du peu de bruit que cette affaire a suscité. Il est « soulagé » que tout ait pu être réglé à l’amiable.
Cette affaire laisse songeur. Dans notre pays où les auteurs ne peuvent pas faire valoir leurs droits sur des choses tonitruantes, on peut imaginer le ridicule qui aurait couvert une personne qui serait venu réclamer sa parenté sur le silence dans une oeuvre ou l’air qu’elle respire. Et si l’on peut s’étonner, voire rire de ce procès intenté à partir de rien, on ne peut être que jaloux des lois qui garantissent ailleurs leurs droits aux auteurs.

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