Culture

Un peintre Suisse s’expose

© D.R

ALM : Vous êtes au Maroc depuis 1972. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce pays ?
Pierre-Alain Ferrier : Le Maroc a un grand pouvoir attrayant. C’est un pays qu’on ne choisit pas tellement sa beauté nous fascine. Je suis venu ici, en 1972, et depuis je ne l’ai plus quitté. De temps en temps, je rentre chez moi, à Genève, juste pour voir ma famille et je retourne au Maroc le plus vite possible. Maintenant, je suis installé dans un petit village à trente kilomètres de Marrakech. C’est la région de Tahanaoute, un peu loin de cette ville qui commence à devenir comme celle de Casablanca.
Justement, pourquoi avez-vous quitté Casablanca, cette ville qui vous a tant inspiré pour la réalisation de vos tableaux ?
Casablanca est devenue pour moi insupportable. Je l’ai quittés, il y a 7 ans, parce que je ne pouvais plus vivre dans une pareille ville : pollution, bruit, saleté… j’ai fui cette mégalopole bruyante et anarchique et je me suis dirigé vers le sud du Maroc en quête de la tranquillité, mais également parce que j’aime la nature si fascinante de ce pays. Dans mon travail, j’accorde une importance primordiale aux paysages splendides et lumineux de cette région.
Dans vos anciens travaux, vous avez immortalisé certains quartiers de Casablanca. Une expérience que vous reprenez également dans cette nouvelle exposition. Pourquoi ?
Vous savez, je suis un Suisse et depuis que je suis arrivé à Casablanca je me suis intéressé particulièrement à peindre cette ville. Dans les années 1970 et 1980, il n’y avait presqu’aucun artiste-peintre qui s’est occupé et préoccupé de ce patrimoine architectural que l’on commence, aujourd’hui seulement, à sauvegarder et penser à le conserver. Une initiative prise tardivement alors que moi, j’ai toujours, à travers ma peinture, essayé de sauvegarder à ma manière certains quartiers de Casablanca. Il faut préciser que, en tant qu’étranger, j’ai pu apercevoir des bâtiments, apprécier des détails, une chose qu’un simple casablancais ne pouvait pas faire car, tout simplement, il est né et il a grandi dans cette ville. Il ne prend plus le temps de lever les yeux et voir telle ou telle bâtisse. Dans cette nouvelle exposition, dont le vernissage est programmé pour ce soir, à la galerie « Le Carrefour des Arts », je n’ai pas oublié de peindre des coins du quartier Maârif.
Vous avez abandonné votre métier d’opticien et vous vous êtes voué entièrement à la peinture. Qu’est-ce qui vous a poussé à se consacrer à l’art ?
Il faut dire, tout d’abord, que j’appartiens à une famille d’artistes. Certains de mes grands-parents faisaient de la peinture. J’ai débarqué à Casablanca au début des années 1970 et j’ai commencé par exercer comme opticien. Un métier que j’ai abandonné pour me consacrer entièrement à la peinture. Et ce depuis l’année 1987. Tout en travaillant, j’ai tenu à entretenir ma passion pour la peinture, une passion que j’avais depuis mon jeune âge. Mais, j’avais senti à l’époque ce besoin énorme de développer mes capacités picturales et c’est pour cela que j’ai décidé d’accorder plus de temps à la peinture.
Comment avez-vous procédé pour la réalisation de ces 34 nouveaux tableaux ?
La réalisation de ces 34 tableaux que j’expose, jusqu’au 31 janvier, m’a pris plus de deux années. Pour mes travaux, je commence toujours par un croquis, un dessein que je fais moi-même et que j’exploite dans mon atelier. Je travaille de cette manière parce que je tiens à donner cet aspect photographique à mes tableaux. J’aime beaucoup jouer sur le contraste entre la lumière et l’ombre.

Quels sont les artistes marocains que vous aimez le plus ?
J’éprouve une grande admiration pour le travail de Ahmed Krifla, un peintre naïf de la ville de Taza. J’aime également la peinture de Rabiî. Au Maroc, il y a aussi une autre artiste-peintre suisse qui s’est installée ici depuis pas mal de temps. Il s’agit de Mme Laurent et elle est aquarelliste.

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