Culture

Un printemps qui ne fait pas l’unanimité

© D.R

La deuxième édition du «printemps des poètes», se tient du 5 au 9 mars à Fès. Il s’agit d’une manifestation majeure organisée par la Maison de la poésie du Maroc et l’institut français de Fès-Meknès. Un partenariat qui vise à promouvoir la coopération culturelle, entre le Maroc et la France. Thème qui sera prolongé lors du cinquième festival franco-arabe prévu à Paris, du 11 au 14 mars. Une vingtaine de poètes femmes, arabes et françaises, tenteront d’accorder leur lyre et de jeter une passerelle de plus entre des horizons différents. A Fès, carrefour des échanges, le thème d’échange culturel est déjà solidement ancré. Mais, le printemps des poètes réconciliera cette ville avec une autre dimension. De grands noms marocains et étrangers y sont attendus. Parmi eux, Mostafa Nissaboury, «l’un des fondateurs de la poésie moderne au Maroc, l’un des rares dans le monde arabe à avoir donné à l’écriture toute sa part d’originalité», selon Abderrahmane Tenkoul, président de la Maison de Poésie du Maroc. Autre figure de proue attendue à Fès, Elias Sanbar. Il animera deux conférences autour de l’oeuvre de Mahmoud Darwich avec un thème d’actualité «la poésie est-elle traduisible?».
L’autre débat traitera de l’engagement de Mahmoud Darwich, sous forme de question en suspens, d’une interpellation, nécessaire dans une époque où la poésie est quotidiennement opposée au pragmatisme.
La place de la poésie dans l’enseignement marocain n’illustre-t-elle pas cette tendance ?, s’interroge un éditeur casablancais qui fait état quand même d’une effervescence dans la production.
Une grande partie de la manifestation sera consacrée à la découverte de nouveaux poètes et à la création de résidences d’écritures poétiques. L’animation sera assurée avec des concerts de Jazz et des chants. Des rencontres sont prévues avec Aicha El Basri et Ouidad Benmoussa, représentantes de la nouvelle poésie féminine au Maroc. La présence de Mohammed Mestaoui, étendra la dimension de cette rencontre à la littérature Amazighe dont il est l’un des fervents défenseurs.
Pourtant, malgré cette volonté affichée de promouvoir les relations culturelles, «le printemps des poètes» ne fait pas l’unanimité chez tous les favoris de la Muse. Si tous sont convaincus de l’utilité de la manifestation, certains, comme le poète Mohamed Bennis, fondateur et ancien président de la Maison de la Poésie du Maroc, avec des oeuvres traduites en plusieurs langues et même en macédonien, regrettent un certain caractère de la coopération «Nous ne sommes pas des orphelins», martèle-t-il. «La coopération, ce n’est pas de nous imposer un modèle, mais c’est de nous aider à développer la poésie», rappelle celui qui a l’habitude de dire que «la poésie doit d’abord être de corps et d’esprit».
A proprement parler, il ne s’agit pas d’une crise ouverte entre cette jeune manifestation et ses consoeurs. D’ailleurs beaucoup de poètes soulignent le caractère utile du « printemps des poètes» qui a su trouver sa place en si peu de temps, dans un calendrier chargé.
Le mois de mars foisonne en effet d’activités poétiques. D’abord la journée du 8 mars, consacrée à la poésie des femmes. Plus de 60 points d’activités sont prévus dans tout le pays. Un autre pic est attendu pour le 21 mars, avec la journée mondiale de la poésie. L’initiative de cette journée imposée dans le calendrier de l’Unesco par Frederico Mayor, est partie du Maroc. Depuis, l’événement dont s’était associé ALM en 2002, est devenu une tribune, une occasion aux poètes marocains de prendre des initiatives et de se rencontrer. Après tout, l’important, souligne Mohamed Bennis, c’est de savoir que «la poésie doit être vécue et non célébrée».

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