Culture

Une étoile montante, Mohamed Marouazi

C’est l’enfant terrible du cinéma marocain. Il a la réputation d’être rebelle aux recommandations des réalisateurs et indiscipliné pendant les tournages. Mohamed Marouazi impute son caractère farouche au peu de professionnalisme des faiseurs de films. «Oui, c’est vrai que je suis indiscipliné. Mais je le suis, parce qu’on me manque de respect. Les gens n’ont aucune considération pour les acteurs. Ils ne comprennent pas qu’un comédien a besoin de silence lorsqu’il est sur un plateau».
Cet acteur, un peu sauvage, est ce qu’on appelle une gueule d’amour. Il en est conscient et chaque fois qu’il se retrouve en public, c’est à un vrai numéro de charme qu’il se livre. Mohamed Marouazi est né en 1972 à Rabat. Contrairement à la plupart des enfants, il ne s’est pas intéressé aux dessins animés, mais aux films de Hitchcock, aux films d’horreur. «Ces films éveillaient en moi des sensations bizarres» dit-il.
L’identification aux héros du cinéma a commencé le jour où ses camarades de classe l’ont élu souffre-douleur. Ils passaient leur mauvaise humeur sur lui. Cela n’était pas évidemment du goût du jeune Marouazi qui a commencé à se projeter dans les films de Bruce-Lee. Pour porter cette identification à son comble, il s’est inscrit dans un club de karaté. Les films d’action vont ainsi devenir son pain quotidien, l’espace où il va s’abriter de la violence de ses camarades. De fil en aiguille, il tombe sur «Le Parrain» et découvre en même temps l’acteur AL Pacino.
Marouazi est subjugué par cet acteur. Il regarde tous ces films, s’abreuve de son jeu. Et il est vrai que l’on retrouve un peu de cette aisance souveraine qui caractérise le jeu de Al Pacino dans celui de Marouazi. Quand il a été ébloui par l’Américain, le Marocain ignorait qu’il allait devenir acteur. Pourtant aujourd’hui encore, il dit : «Al Pacino demeure pour moi le maître de l’acting international». En matière de jeu, ce n’est pas dans le cinéma que Mohamed Marouazi a fait ses premiers pas, mais dans le théâtre où il a joué en compagnie de Salima Ben Moumen dans «La Mouette» de Tchekhov. Cette dernière l’informe de l’existence de l’ISADAC. Il passe avec succès le concours d’entrée pour suivre des cours d’art dramatique. Il est vite repéré par le réalisateur italien Roberto Giannere qui lui propose un rôle dans «De ciel en ciel». C’est le début de la carrière cinématographique du comédien. Il joue ensuite dans «Les amis d’hier» de Hassan Ben Jelloun, «Ali, Rabiâ et les autres» de Ahmed Boulane et «Amour sans visa» de Najib Sefrioui. La prestation de l’intéressé dans ces films est inégale. S’il a été une révélation dans les deux premiers, la médiocrité du dernier film ne lui a pas permis de se détacher du lot. À signaler que l’intéressé a joué dans ces trois films en contrepoint de ses études. Son premier rôle, en homme de métier, c’est au réalisateur Kamal Kamal qu’il le doit.
Dans «Taïf Nizar», Marouazi a peu parlé, mais sa présence dans le jeu augure du grand avenir qui l’attend. Au reste, sa frimousse de jeune premier lui a permis d’interpréter un rôle taillé pour lui : Roméo. Il l’a fait d’abord dans le film du Danois Axel Gabriel: «Leïla», et ensuite dans une pièce de théâtre qui a remporté un grand succès en France : «Le maudit de Vérone». Cette pièce a été jouée à Casablanca, au Maghreb, en Italie et en Espagne.
Mohamed Marouazi a certes des défauts : son apparent narcissisme en premier lieu. Mais comme tous les grands acteurs, il sait les transformer en traits distinctifs. Et puis, son charme désarme toutes les critiques.

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