Culture

Une femme en lutte pour le métissage culturel

© D.R

Son allure simple et décontractée la trahit. Fadela Laânan ne semble pas aimer outre mesure le protocole. Cette ministre de la Culture, de l’Audiovisuel et de la Jeunesse dans le gouvernement de Bruxelles (Belgique) était au Maroc le 18 septembre pour une visite de courte durée. L’objectif de sa tournée était à la fois politique et culturel. Tout d’abord, cette originaire de Nador, née en 1967 en Belgique, est venue soutenir le réalisateur marocain résidant en Belgique Ismaël Saïdi. En compagnie de son secrétaire particulier et d’une délégation belge, Fadela Laânan a assisté, lundi dernier, à l’avant-première du téléfilm «Rhimou» de ce même cinéaste. Et pour faire d’une pierre deux coups, cette militante du Parti socialiste (PS) en a profité pour rencontrer son homologue marocain, Nabil Benabdallah. «Ces réunions se sont déroulées dans le cadre du renforcement de la coopération entre le Maroc et la Belgique», a-t-elle déclaré.
Elle n’hésite pas à rappeler que les relations maroco-belges ont toujours été excellentes et que des accords culturels lient les deux pays depuis pas mal de temps déjà. Une série de projets sont actuellement en cours. «Dans le calendrier des futurs partenariats, on pourrait citer le projet d’une résidence d’artistes des compagnies théâtrales qui se rendront prochainement au Maroc»,  souligne la ministre belge. Le pays qu’elle représente sera, par ailleurs, l’invité d’honneur du prochain Salon du livre qui se tiendra en février 2007 à Casablanca. Les nombreux projets qui lient le Maroc et la Belgique sont, selon Mme Laânan, de la taille de la communauté marocaine en Belgique. «Bruxelles,  à elle seule, compte près de 300.000 Marocains sur 10 millions d’habitants»,  rappelle cette femme qui connaît la Belgique sur le bout des doigts. Si Fadela Laânan se sent parfaitement intégrée dans son pays natal, elle n’oublie pas, pour autant, la terre de ses ancêtres. «Je suis née en Belgique de parents marocains, du coup je possède une double culture et j’en suis fière», ajoute-t-elle.
Pour entretenir et alimenter sa culture et son identité marocaines, Fadela Laânan n’y va pas par quatre chemins. «Je suis attachée à mon pays, et à chaque fois que j’en ai l’occasion, soit je descends au Maroc avec mes deux enfants Mekki et Mina pour voir ma famille, soit ce sont mes parents qui me rendent visite». Dans sa maison à Bruxelles, la décoration est faite de meubles et d’accessoires made in Morocco. «J’adore meubler ma maison aux couleurs du Maroc. C’est ma façon de renforcer mes liens avec lui». Cette spontanéité de Fadela Laânan atteste de sa formation socialiste. Après des études en droit public et administratif, cette conseillère communale plonge vite dans l’univers de la jeunesse et s’intéresse à tout ce qui touche de près ou de loin à la société bruxelloise.  En 1993, elle devient membre du Parti socialiste et occupe, la même année, le poste de conseillère du ministre de la Culture, du Budget et du Sport. Après 1995, elle occupe plusieurs postes de responsabilité au sein du gouvernement bruxellois. Elle devient successivement conseillère au cabinet du ministre de la Culture et de l’Education permanente et membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel entre 1997 et 2001. Trois ans après, elle est élue députée au Parlement. Sa carrière est couronnée en 2004 par son élection au poste de ministre de la Culture, de l’Audiovisuel et de la Jeunesse au sein du gouvernement de la Communauté française de Bruxelles. Son programme encourage la culture de proximité. «Notre but est de rendre la culture accessible à tous y compris dans les quartiers défavorisés. Nous souhaitons également sensibiliser sur le rôle et l’importance de la culture dans l’épanouissement de la personne», explique Mme Laânan. Ses objectifs, elle escompte les atteindre à travers la multiplication des activités culturelles au sein de l’école et la création d’ateliers culturels dans les quartiers. «Mon but : favoriser un climat d’interculturalité.  Mon département lutte contre toute forme de culture aseptisée afin de faire place au métissage». Un gage de réussite pour cette ministre, aujourd’hui candidate aux élections communales qui auront lieu à Anderlecht en octobre 2006.
 

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