Culture

Une passion nommée plantes décoratives

© D.R

Que ce soit à Kénitra,  Marrakech, Beni Mellal, Zaio ou Bouknadel, les pépinières ont le vent en poupe. La nouvelle tendance ornementale  consolide le penchant inné des Marocains pour les attraits de la nature. On s’intéresse de plus en plus à l’aspect paysager et  floral des plantes dans  la décoration des intérieurs des maisons. Et pour dénicher la plante rare, les  passionnés de cette tendance sont devenus de vrais amateurs de fleurs, d’arbustes divers et de plantes insolites.
Après  la vogue des plantes synthétiques ou en plastiques,  qui font encore l’affaire de certaines bourses, la tendance est aujourd’hui aux plantes naturelles  notamment pour ce qui est de la décoration des balcons, patios , cours et jardinières de villas. «Je préfère mille fois plus une fleur naturelle qui me demande plus d’efforts pour son entretien et qui m’endolorit avec ses épines  mais qui me procure la joie de sentir son éclosion et son parfum chaque matin. J’ai l’impression qu’elle se réveille avec moi !», s’exclame Hiyani Souad, une passionnée du naturel.
L’élevage des plantes ornementales ne fait plus partie du seul domaine des botanistes. L’émergence d’une culture qui revalorise le  naturel au détriment du transformé et plastifié a fait booster l’économie florale et paysagère. Les prix ne cessent de grimper selon les critères de  variété et de taille ainsi que  de  la rareté. Le prix des fleurs oscille entre 5 et 20 dirhams, celui des arbustes, à l’instar du rosier, varie entre 11 et 30 DH. Quant aux arbres, c’est la taille qui détermine le prix. Ainsi le palmier  est vendu à partir de 1000 DH le mètre ; un palmier de cinq mètres se vend   de  5000 dh à 9000 DH. 
Ces prix sont revus à la baisse dans le sud et les oasis. Ce sont les prix de référence pour les commandes municipales ou provinciales. Ceux des particuliers n’obéissent pas aux mêmes prix car le cycas  débute à 1200 dh alors que les plantes se vendent entre 20  et 400 DH. Le prix des arbustes varie selon les espèces et les ornements décoratifs. Les variétés rares peuvent atteindre des milliers de dh. Selon certains responsables de pépinières, le chiffre d’affaires de cette activité avoisine la dizaine de  milliards de centimes par an.
Tout dépend de la demande des particuliers et  des travaux d’embellissement que connaissent les villes. Le plus souvent, ces plantes et arbres émanent des pépinières municipales, ou de celles des Eaux et Forets  ainsi que du privé. Ces derniers ne cessent de se multiplier et vendent même leurs produits à certaines pépinières municipales qui se contentent des commandes.  «La prolifération  des espaces verts avec tout leur lot de plantes exotiques ou locales à feuillis semi caducs et surtout verts à l’instar du fucus-elàsticas sont à la mode. Alors que l’embellissement des alignements des trottoirs, des refuges et des jardinières vise à rappeler que le Maroc est très riche en ce domaine», explique Hassan Ouhhabi, chef du service des espaces verts de la commune urbaine d’Oujda.
Les refuges des principales artères, les haies ainsi que les trottoirs s’ajoutent aux espaces verts pour valoriser la dimension paysagère  de nos villes. La compétitivité attractive  entre les villes s’appuie aussi sur des trésors naturels  se rapportant au couvercle végétal.  Ainsi les  fleurs de différentes formes et couleurs, des arbustes  exotiques et des arbres ornementaux prennent de plus en plus de l’importance dans la mise à niveau paysagère de certaines villes. Cette tendance à la prédominance de la décoration naturelle trouve son écho favorable chez les particuliers pour le bon plaisir des amateurs des jardins bien taillés et des maisons fleuries.
Les techniques ont évolué et le nombre des  espèces ne cesse de s’accroître. Cet intérêt des Marocains pour les plantes et arbustes de décoration ne date pas d’hier.  On parlait déjà de 60000 arbres qui égayaient le somptueux jardin d’Agdal à Marrakech sous le règne des  Saâdiens. Alors que les jardins mythiques de l’Atlas étaient déjà célèbres depuis l’antiquité. «Les centaines de milliers d’arbres d’alignement plantés le long des  trottoirs de nos villes sont équipés du système d’arrosage spécifique leur assurant une irrigation permanente de goûte-à-goûte. Parfois, ces arbres sont étiquetés. L’Objectif est d’assurer un meilleur entretien et enjoliver l’aspect général de nos rues», explique à ALM Rachid Ben Ali un pépiniériste qui a gagné en expérience en Hollande et qui s’occupe d’une pépinière à Zaio. Et d’ajouter que le Maroc regorge de milliers d’espèces et sous-espèces de plantes. Côté arbres, on raffole de plus en plus des palmiers sous ses différentes appellations et formes,  des mûriers,  saules, érables, jacarandas, figuiers,  caoutchoucs, genévriers, tilleuls, bambous, cyprès, araucarias, chênes de l’Atlas, chênes-lièges, cèdre marocain, pins, thuyas, eucalyptus, acacias et autres. Tous ces arbres font la spécificité de nos jardins publics ou privés qu’ils soient andalous, français ou anglais.
De son côté, la liste des arbustes est variée. Elle englobe les fusains, lavandes, chèvrefeuilles, grenadiers nains, romarins, lauriers, l’agave avec ses différentes espèces,  la mimosa au  parfum particulier et aux  fleurs à l’aspect pompon, les trompettes des anges  aux fleurs colorées et aux longues trompettes pendantes. Côté fleurs, roses,  œillets, pervenches, mufliers, violettes, bougainvilliers, ils éblouissent par leurs fleurs violettes et opulentes; les  lauriers, jasmins, genêts, et de nombreuses variétés de cactées ne cessent d’embellir  maisons et jardins.

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