Culture

Valoriser les arts populaires

© D.R

ALM : Quelles sont les principales particularités de l’édition 2004 du FNAP ?
Mohamed Knidiri : La première particularité du festival pour cette année est le transfert du siège des spectacles principaux de l’Hôtel El Badiî au jardin de la Menara, plus spacieux, disposant d’une infrastructure son et lumières de qualité et offrant un meilleur et plus beau décor. Autre particularité pour cette année est celle que nous avons opté pour une diversification des sites où les spectacles sont organisés. Les troupes nationales vont se produire aux jardins de la Menara.
Les troupes étrangères, elles, se produiront au Théâtre Royal de Marrakech, ainsi que plusieurs autres troupes régionales nationales. A cet égard, il est à souligner que chaque région marocaine aura son propre spectacle. Le but n’est autre que de créer un esprit de compétition et d’émulation pour chaque région. Cette année sera également marquée par le Village du festival, un espace où sept régions culturelles du Maroc auront l’occasion de montrer l’étendue de leurs talents locaux, notamment en matière d’artisanat.
Le festival ambitionne également de mettre en valeur les patrimoines andalous et berbères. Quelle est la nature des manifestations prévues dans cette perspective ?
A travers l’édition de cette année, nous avons également voulu mettre l’accent sur des aspects quelque peu méconnus de notre patrimoine musical national, à savoir le Malhoune et la musique andalouse. D’où la création de Confluences andalouses, une manifestation qui aura lieu tous les soirs au Palais Bahia. L’occasion de voir se produire des troupes de Malhoune, des mouachahate et de la musique andalouse, avec la participation de chanteurs confirmés dans ces disciplines, conjointement avec de jeunes artistes. Le moment-phare sera le concert qui réunira Mohamed Bajdoub et Abderrahim Souiri. Autre événement, celui des Confluences berbères, un événement qui aura lieu au pied du barrage Lalla Takerkouste et via lequel nous voulons mettre en valeur les traditions et les arts des régions avoisinant Marrakech comme les Ahouache de la vallée d’Ourika et d’Amezmiz.
Qu’en est-il de la participation de troupes étrangères ? Quel en est l’objectif ?
Une tradition musicale ne vaut désormais que par sa capacité de confrontation et d’adaptation avec d’autres tradition. Dans ce sens, le but de cette ouverture sur d’autres troupes étrangères est celui d’ouvrir les musiques et les danses du Maroc à d’autres expressions musicales et corporelles. Le souci est également de permettre un échange et un enrichissement mutuel. Il n’y a pour se rendre compte de l’importance de cet échange que de voir l’influence de la musique gnaoua sur d’autres musiques et artistes. Dans cet esprit, 12 troupes étrangères seront présentes à Marrakech dans le cadre de ce festival. Elles viennent aussi bien d’Europe, d’Asie, d’Afrique subsaharienne que d’Amérique. L’Amérique qui sera représentée par le groupe du Projet de la paix, qui viendront chanter la paix et la tolérance. Le festival verra également la participation des Touré Kounda qui seront représentés en force et se produiront dans un concert grand public au stade El Harti le 10 juillet.
Un festival, c’est également des moyens humains et matériels. Quel est le budget du FNAP ? Et quel dispositif avez-vous mis en place pour réussir l’édition de cette année, tout en évitant les erreurs passées ?
En numéraire, le budget du festival s’élève à 2,5 millions Dh, auxquels s’ajoute 1 million DH en nature, chambres d’hôtels et de billets d’avion. Notre travail se déroule sur toute l’année. Plus d’une trentaine de personnes travaillent d’arrache-pied pour mener à bien ce festival. Nous attendons quelque 400 artistes marocains et 200 artistes étrangers. La constitution d’une association en charge du festival permet maintenant d’éviter les erreurs passées, d’une part en dotant le festival d’une personnalité morale propre, de l’autre en impliquant à part égale tous les partenaires désireux de participer à la réussite de ce festival.
Quels sont les principaux objectifs du FNAP?
Les objectifs majeurs de ce festival sont d’abord la préservation des arts populaires au Maroc, en leur donnant les moyens de continuer à exister et en participant à leur éventuelle adaptation, tout en gardant intacte leur essence. L’autre objectif est aussi de motiver les artistes et troupes fidèles à leurs traditions respectives. C’est en cela que le festival est le couronnement de tous les festivals régionaux qu’organise le ministère de la communication, en consacrant les meilleurs d’entre eux par la participation d’un festival d’une telle étendue. L’apport économique du festival n’est également pas à négliger, étant donné qu’il intervient à un moment de basse-saison et qu’il permet de drainer davantage de touristes tant nationaux, étrangers que Marocains résidant à l’étranger.

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