Culture

Vera Farmiga : «J’aime la complexité»

© D.R

ALM : Dans «The departed» de Martin Scorcese, vous êtes la seule femme dans un univers d’hommes. Comment avez-vous vécu cette situation particulière ?
Vera Farmiga : J’ai vécu mon rôle dans ce dernier film de Martin Scorcese comme une véritable responsabilité. Je n’avais pas le droit à l’erreur. C’est comme si on m’analysait à travers un microscope. Cette mission n’était pas difficile, puisque je l’ai entreprise avec beaucoup de plaisir. J’ai pu dépasser tout ce que mon exigence professionnelle a pu me fixer comme barrières. Tout cela grâce à la passion de travailler avec Scorsese. Dans ma nature, j’aime les personnages complexes. C’est ce genre de rôles qui marquent et qui restent. Dans «The departed», cette complexité était poussée à l’extrême et j’ai été gâtée.

Vous avez accepté ce rôle en fonction du réalisateur ou bien l’avez-vous plutôt accepté par défi ?
Lorsqu’un monstre du cinéma du calibre de Martin Scorsese vous propose un rôle dans son film, vous foncez. On ne refuse pas une telle opportunité. Même si cela devait être un petit rôle, tout ce que je voulais c’était de travailler à ses côtés. La méthode Scorsese est très enrichissante dans la mesure où ce réalisateur est un véritable pédagogue. Lors des tournages, il prenait le soin de discuter avec nous, de nous communiquer sa vision du cinéma.  Les discussions ne tournaient pas uniquement autour du film, mais elles nous permettaient de parler du cinéma dans toute son universalité.

Pendant le tournage, quels ont été les moments les plus importants pour vous ?
En ce qui me concerne, le plus important dans cette expérience, c’est qu’on a travaillé dur pour perfectionner ce rôle. Comme je l’ai dit, le personnage du psychologue dans le film n’est pas simple. Cette femme se trouve, sans le vouloir, impliquée dans un monde fait de mensonges, de suspicions et dirigé par des malfrats et des policiers. Elle est la conscience des désorientés. J’ai été amenée à surpasser mes capacités d’actrice et à me fixer comme objectif de réussir ce personnage, en étant fidèle à sa complexité. J’ai apprécié le fait de fréquenter de très près l’équipe de Scorsese. Une équipe triée sur le volet et qui réunit Matt Damon, Jack Nicholson, Martin Sheen et Alec Baldwin. J’espère seulement que mon interprétation dans ce film pourra donner assez de visibilité aux cinéphiles.

Le film « Alice n’est pas là », Oscar de la meilleure actrice pour Ellen Burstyn en 1974, fait partie de vos films préférés. L’actrice principale de ce film est-elle un modèle pour vous ?
Ce film m’a, en effet, beaucoup impressionné. Les personnages féminins ont souvent tendance a être de faible teneur. Je suis contre ce préjugé. L’actrice doit également exiger un rôle profond. Ce n’est pas  parce que l’on est considérées comme étant sensibles, vulnérables qu’on est incapable de camper des personnages que les hommes maîtrisent. Dans ce film « Alice n’est pas là », Ellen Burstyn a reflété cette image du travail de l’actrice en général. Ce long-métrage met encore une fois en lumière la complexité de l’être humain. Je suis fortement impressionnée par cette qualité et je vise à la mettre en valeur. Je me fixe cet objectif dans ma carrière.

Quel serait le profil d’une bonne actrice de cinéma ?
Le plus important pour un acteur en général, c’est l’intégrité dans sa performance et dans son choix. Il faut toujours se fixer un niveau de qualité dans son interprétation. Je suis contre le fait de choisir et d’accepter n’importe quel rôle. Il faut que le personnage qui vous est attribué corresponde à ce que vous voulez véhiculer comme valeurs humaines. Ce n’est pas vraiment l’histoire du film qui m’inspire, mais ce sont les personnages. Un film peut avoir une histoire extraordinaire, mais si le rôle proposé ne correspond pas à ces critères, je n’accepte pas. Je défends, en tant qu’actrice, des personnages et non pas une histoire.

Vous êtes Américaine, mais vos parents sont originaires d’Ukraine. A quel point la culture de ce pays de l’Est vous a-t-elle influencée ?
L’Ukraine est un pays où l’on donne beaucoup d’importance aux arts et à la culture. Cette culture m’a été transmise par filiation et j’en suis ravie.  Je suis sensible à la musique et à la danse. A chaque fois que j’en ai l’occasion, je pars visiter ce pays merveilleux.

Avez-vous des projets pour le cinéma ?
J’ai plusieurs idées en tête. Je suis actuellement en train d’écrire le scénario d’un film avec une histoire d’amour. Mais malheureusement, je n’ai pas beaucoup de temps pour vaquer à cette occupation qui me tient à cœur. La preuve : juste après «The departed » tourné en mai 2006, j’ai joué dans cinq autres longs–métrages. C’est pour vous dire le rythme de travail infernal, mais non moins agréable, dans lequel je suis plongée depuis un bon bout de temps.

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