Culture

Yamou peint Eve et Adam dans les jardins d’Eden

© D.R

L’artiste-peintre Abderrahim Yamou expose ses œuvres récentes à la Galerie d’art l’Atelier 21, Casablanca, du 3 novembre au 5 décembre.
Après ses représentations de la végétation sous-tendant la nostalgie d’un paradis perdu, voilà que Yamou introduit pour la première fois des personnages dans ses tableaux. Et c’est ce qui fait que cette exposition à la galerie 21 constitue une étape décisive dans le parcours de Yamou. Ces personnages qui  s’incorporent dans l’univers édénique qui caractérise les œuvres de Yamou ne peuvent être qu’ Eve et Adam. «Yamou a peint Adam et Eve avant le péché originel. Ils sont encore trop éthérés, trop innocents, pour mériter pleinement l’expression nos semblables», souligne le galeriste et critique d’art Aziz Daki.
Ainsi Yamou reprend un sujet très répandu dans l’art occidental. Et dans ce sens, selon M.Daki, «Yamou s’arrime à l’histoire de l’art sans complexe, sans faire valoir un mot d’ordre ou une lettre de recommandation. Il marque juste son droit légitime à appartenir à une corporation de peintres et à ne pas se laisser intimider par les discours qui tendent à cantonner les artistes du Sud dans un art local ou ethnique».
Du point de vue de la facture, les tableaux de Yamou sont dominés par l’harmonie des nuances et des contrastes. D’après le critique d’art, «les mélanges complémentaires, la lumière, l’ombre, les valeurs, les reflets et les passages n’entretiennent pas de relations antinomiques ou conflictuelles».
Autre trait distinctif du faire de Yamou : le support. L’artiste a collé une couche de terre sur un support en bois. C’est sur une surface en terre qu’il applique de la peinture. «Quel autre support aurait mieux convenu à l’univers de Yamou que cette terre où poussent les végétaux ! L’artiste peint comme il cultive un jardin», indique M. Daki. «Cette analogie entre le support et le sujet atteint son point culminant dans l’œuvre qui représente Adam. La tradition biblique et coranique n’enracine-t-elle pas la création d’Adam dans l’argile du sol ? », conclut-il. Abderrahim Yamou est né en 1959 à Casablanca. Il a suivi une formation dans un atelier de dessin à l’Université Toulouse-Le-Mirail, avant l’obtention d’un DEA en sociologie à la Sorbonne Paris IV. Sa première exposition individuelle date de 1990 à la galerie Etienne Dinet à Paris. Depuis cette date-là, Yamou a exposé dans plusieurs galeries au Maroc et à l’étranger. Sa peinture se caractérise par des floraisons végétales. Elle donne à voir des interpénétrations, entrelacements entre des éléments végétaux. Les plantes confèrent une force tranquille aux tableaux de l’artiste.

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