Economie

A quand une trêve entre la CNT et le collectif des 5 fédérations suspendues !

© D.R

Le plan de relance du tourisme pris en otage par ce conflit

Le torchon continue de brûler entre le bureau exécutif de la Confédération nationale du tourisme (CNT) et le collectif des cinq fédérations suspendues de cette organisation. La Fédération nationale des agents de voyages du Maroc (FNAVM), l’Association nationale des investisseurs touristiques (ANIT), la Fédération nationale des loueurs de voitures (Flascam), la Fédération nationale des transporteurs touristiques (FNTT) et la Fédération nationale des restaurateurs (FNR) livrent leur version des faits après de longs mois de silence. Un retard voulu dans la mesure où le collectif déclare avoir donné suffisamment de temps aux conciliateurs pour rétablir la situation et trouver un terrain d’entente entre les deux parties. Le débat autour de l’externalisation ou la réintégration de la CNT au sein de la CGEM n’est que la partie visible de l’iceberg.  Beaucoup de non-dits se cachent derrière ce conflit ayant éclaté d’un constat d’échec moral et de faillite financière qui sévissent depuis 10 ans au sein de la CNT.  Une situation qui risque d’engendrer de lourdes conséquences sur le développement et l’organisation du tourisme national. «Cette conjoncture de désaccord et de conflit prend en otage le travail réalisé par le comité d’experts dans l’optique de dresser un plan de relance du secteur. Les pouvoirs publics nous attendent de pied ferme pour entamer le travail de pédagogie, de débat et de négociation dans la mise en œuvre partielle au totale de la feuille de route», apprend-on du collectif.

En effet, la CGEM et la CNT ont constitué en 2016 un comité ad hoc réunissant quelques experts pour faire un état des lieux du secteur et d’étudier de la manière la plus sérieuse un plan de relance.   Après l’arrivée du nouveau gouvernement en 2017, la CGEM et la CNT ont décidé d’un commun accord de mettre en place un nouvel organe baptisé «comité d’experts », présidé par Amine Alami, ancien rédacteur et concepteur de la vision 2010 du tourisme. Ce travail a été accompli en six mois donnant naissance à une série de recommandations présentées à un comité de pilotage en début février 2018. «Le comité de pilotage a validé l’ensemble des recommandations à l’exception notable du chapitre gouvernance qui est pour nous le chantier qui représente la condition de succès de tous les autres. Nous avons été obligés de faire des compromis et partir négocier. Nous avons, dans ce sens, programmé un conseil d’administration mi-mars 2018 à l’issu duquel nous avons obtenu 80% de votes en faveur d’un des points les plus conflictuels du chapitre de la gouvernance qui est précisément la recommandation unanime du comité d’experts, à savoir le retour de la CNT à la CGEM», explique le collectif des cinq fédérations, précisant que Abdellatif Kabbaj et Faouzi Zemrani, binôme sortant de la CNT, font partie des 80% des voix ayant voté en faveur de cette résolution.

Cependant, ledit binôme a changé d’avis quelques jours après et a plaidé en faveur de l’externalisation de la CNT, une décision qui a été officiellement prise lors de l’assemblée générale  extraordinaire de la confédération tenue le 11 mai à Marrakech. «Les gens ont le droit de changer d’avis mais pas à ce niveau de responsabilité. Comment se fait-il qu’ils aient accepté ce qu’ils ont toujours refusé ?», s’interroge le collectif.   Pour les cinq fédérations suspendues, le retour à la CGEM constituera une rupture intelligente avec les défaillances que représente actuellement la CNT. «Le retour à la CGEM est une manière de nous remettre en ordre. Nous demandons juste une période d’incubation qui peut durer de 1 à 3 ans, et ce selon la vitesse à laquelle nous allons nous organiser», confirme le collectif. 

Les cinq fédérations dénoncent par ailleurs leur suspension de la CNT pour cause de non-paiement de cotisation alors que pratiquement l’ensemble des membres de la confédération n’est  pas à jour de ses cotisations. Le collectif qui ne compte qu’une année d’obligations impayées indique qu’une partie de la FNIH toujours active au sein de la CNT doit à la confédération des arriérés de l’ordre de 1,85 million de dirhams. Et d’ajouter que seule une vingtaine de membres de la CNT semble être à jour au moment où 50 membres n’ont pas payé depuis 5 ans et 20 autres depuis 3 ans. «Le binôme sortant prend les cotisations comme prétexte pour suspendre les membres qui vont le déranger dans les conseils d’administration et les assemblées qui se tiendront les mois qui viennent», signale le collectif. Malgré la tension ambiante, les cinq fédérations sont déterminées à poursuivre leur combat et à créer une fédération du tourisme représentative et crédible.

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