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Abdessamad Issami : «Un des indicateurs de la profondeur du marché c’est très simplement la production de tout le secteur»

© D.R

Entretien avec Abdessamad Issami, président du directoire d’Umnia Bank

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En 2018, Umnia Bank a réalisé un produit net bancaire (PNB) de 17,2 millions de DH. La filiale de CIH Bank a réalisé un total bilan d’environ 1,5 milliard de DH, 947 millions de DH de financement et 680 millions de DH de collecte, générant un PNB de 17,2 milliards de DH à fin 2018. L’année passé a été la première année complète d’exercice pour les banques participatives. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre d’Abdessamad Issami, président du directoire de la banque.

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ALM : Comment se positionne Umnia Bank sur le marché des banques participatives au Maroc ?

Abdessamad Issami : 2018 a été une année pleine d’activités. C’est la première année où l’activité a été complètement opérationnelle. Comme vous le savez, on a les contrats de Mourabaha immobilier, Mourabaha auto et l’ouverture de compte. On vient à peine de recevoir les contrats des comptes d’investissement participatifs et au titre de l’année 2018 on a ouvert des comptes, on a financé l’acquisition immobilière pour des particuliers et on a financé au dernier trimestre l’acquisition de voitures toujours pour des particuliers. Au titre de cette activité les indicateurs ont été très encourageants. On a fait l’équivalent de 950 millions DH de Mourabaha à raison de 70 pour la partie auto et 880 pour la partie immo pratiquement sur tous le territoire national. A fin 2018, nous comptions 23 agences qui couvraient pratiquement toutes les zones administratives. Les choses évoluent très bien. La demande est là. Un des indicateurs de la profondeur du marché c’est très simplement la production de tout le secteur. Tout le secteur est de 3,4 milliards de dirhams par Mourabaha immobilière avec un réseau d’une centaine d’agences comparé au réseau conventionnel qui compte 6.500 agences et qui fait 27 milliards de dirhams de production immobilière pour les particuliers. C’est déjà un indicateur de rapprochement entre les deux.

Quel est le profil des clients qui sollicitent les services de Umnia Bank et pourquoi selon vous les banques participatives ne convainquent-elles pas encore les clients des banques conventionnelles, à savoir les clients habitués à contracter des crédits auprès de ces banques ?

Les clients qui viennent nous voir sont déjà bancarisés, c’est-à-dire que ce sont des gens qui disposent d’un compte bancaire chez les confrères parce que ce compte leur sert déjà à recevoir leurs salaires qu’il s’agisse d’employés ou de clients issus des professions libérales. Maintenant ils ne sont pas équipés en termes de financement pour des raisons de convictions qui ont fait qu’ ils n’ont pas sollicité le système conventionnel. On est en train d’équiper les clients qui ont été bancarisés et qui le sont mais sur le plan financement n’ont pas eu recours au système conventionnel que ce soit pour l’acquisition du logement ou pour l’acquisition des voitures. En se basant sur l’historique d’endettement des clients, on a constaté que ces personnes pratiquement entre 8 et 9 cas sur 10 n’ont jamais eu recours au financement. Sur le plan régional, on a pu toucher toutes les catégories socioprofessionnelles dans toutes les régions où on est présents. On a également touché toutes les catégories d’âge, notamment les moins de 50 ans. En termes de genre on a la même configuration qui se présente dans le système conventionnel en termes de répartition pour le financement parce que la réalité du terrain fait que les actifs avec un salaire parmi les hommes sont plus nombreux que les actifs parmi les femmes.

Vous misez aussi sur le digital dans votre stratégie de proximité, quelles sont vos perspectives là-dessus pour l’année 2019 ?

Du fait de la faiblesse relative à la couverture que nous avons vis-à-vis du système conventionnel, on a choisi le pari et la stratégie d’être fortement présents sur le digital pour la simple raison que notre système d’information est récent. Il est axé sur des technologies qui permettent effectivement le virage que nous avons adopté. Deuxièmement, pour nous le canal digital est un canal de distribution tout aussi important que le canal classique. Donc il était normal de l’utiliser comme moyen de déployer nos services et de toucher notre clientèle d’autant plus que la clientèle à laquelle on s’adresse a déjà adopté chez nos confrères le canal digital. C’est un choix assumé facilité par notre système d’information et donc on a pris le virage de servir notre clientèle à travers ce canal. Notre stratégie c’est effectivement de poursuivre cette démarche.

Quelles sont vos perspectives pour l’année en cours ?

Les perspectives de l’année 2019 sont prometteuses à plusieurs égards. En 2018 quand on a commencé, on n’était pas tous opérationnels (les banques participatives). 2019 va être l’année où toutes les banques participatives vont être opérationnelles. C’est-à-dire que les 5 banques et les trois fenêtres sont maintenant toutes en phase du marché. Elles sont en train d’ouvrir des agences, elles sont également en train de commercialiser leurs produits. De même, l’effort de vulgarisation est démultiplié alors qu’avant la vulgarisation était opérée par 3 ou 4 banques. La force du démarchage sur le marché est plus importante. A ce niveau, on a plus de 100 agences qui sont opérationnelles sur tout le territoire national qui sont en train de vulgariser le concept, d’informer les clients et de faire des simulations pour leurs comptes, c’est quelque chose qui est actuellement en cours. Autre argument qui milite pour une année qui sera prometteuse c’est que le nombre de produits est maintenant plus important. Il y a eu les Sukuk qui ont été émis l’année dernière, le marché de capitaux maintenant a été investi, laTakafuk qui d’ici la fin de l’année va être opérationnelle, il y a également les comptes d’investissement participatifs qui vont être mis à la disposition des clients. Donc, la profondeur de notre offre est en train de s’élargir.

Par Leila Zerour et Leila Ouchagour

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