Le titre Accor était en forte hausse jeudi matin à la Bourse de Paris, après que le groupe a annoncé envisager une scission de ses deux grands métiers, l’hôtellerie et les services prépayés (tickets restaurant…). A 10h25 (08h25 GMT), le titre prenait 7,74% à 37,71 euros, dans un marché en hausse (+0,34%) et enregistrait ainsi la plus forte progression du CAC 40. Dans un communiqué publié lors de l’annonce de ses résultats semestriels, le groupe a indiqué que son conseil d’administration avait approuvé la proposition de son P-dg Gilles Pélisson «de lancer l’étude de la pertinence d’une séparation des deux métiers en deux entités autonomes, ayant leur stratégie propre et les moyens de leur développement». Cette annonce a été applaudie par le marché.
La direction d’Accor «s’était toujours montrée réticente à une scission», rappellent les analystes du CM-CIC Securities. «Mais les choses évoluent! Probablement la sous-valorisation sur la durée du titre l’a-t-elle confrontée à la question de la valorisation des services», indiquent-ils.
«Il est bon d’y réfléchir car les actions du groupe sont valorisées comme s’il s’agissait d’un groupe hôtellier, alors que plus de la moitié des bénéfices proviennent de la branche à forte croissance des services prépayés», notent pour leur part les analystes de la Deutsche Bank.
Selon eux, cette opération, si le groupe décide d’aller de l’avant, se fera «dans un horizon de deux ans». Car ils estiment qu’une «telle scission n’est pas facile en ce moment en raison de la nécessité de maintenir à un faible niveau l’endettement de la branche ‘‘services prépayés’’». «Une grosse partie de la dette devrait donc être allouée à la branche hôtels, qui souffre actuellement d’une faible rentabilité», ajoutent-ils.
Pour leurs confrères de Natixis, cette opération permettrait «d’accélérer la restructuration du pôle hôtellerie dont la valorisation en bénéficiera forcément à terme».
Côté résultats, le groupe est tombé dans le rouge au premier semestre à cause de la crise, avec une perte nette de 150 millions d’euros. Il table sur une division par deux de son bénéfice avant impôt en 2009, «entre 400 et 450 millions d’euros».
Ces résultats sont plutôt supérieurs aux prévisions des analystes.