Les opérateurs agricoles marocains se mobilisent pour faire face aux lobbies qui s’opposent à l’adoption de l’accord agricole Maroc-UE au Parlement européen. C’est ainsi que s’est tenue, hier lundi 19 septembre, une conférence de presse à Casablanca, pour présenter leur position officielle sur ce texte, en présence de la Confédération marocaine du développement agricole et rural (COMAR) et de toutes les Fédérations qu’elle comprend, de l’Association des producteurs et exportateurs des maraîchage et primeurs (ASPEM), de l’Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs des fruits et légumes (APEFEL) et de l’Association marocaine des conditionneurs maraîchers (AMCOM). «Nous devons absolument réagir et adopter une position ferme face aux concurrents européens du Maroc. Ces producteurs nous accusent à tort de différentes pratiques qui nuiraient à la production agricole européenne, il est donc temps que nous nous organisions afin d’accélérer l’adoption par le Parlement européen de l’accord agricole. Il faut noter, dans ce sens, que cela fait cinq ans que nous exportons sur la base des acquis du précédent accord», a précisé à ALM Fouad Benabdeljalil, représentant d’ASPEM et d’APEFEL. Plus en détail, Lahcen Boulguid, président de l’ASPEM section Souss-Sahara, a expliqué que «certains lobbies, depuis la fin des négociations autour des nouveaux termes de l’accord agricole, font subir aux petits et moyens agriculteurs nationaux des attaques injustifiées, pour salir l’image de la production agricole marocaine devant le Parlement européen». Il s’agit selon lui d’accusations de non- respect des droits sociaux des agriculteurs, d’utilisation d’insecticides répertoriés comme dangereux et de pratiques illicites. «Tout cela n’a aucun fondement. La production nationale correspond aux normes internationales de qualité. C’est justement cela qu’il faut mettre en avant pour appuyer l’adoption de l’accord agricole», a souligné M. Boulguid, ajoutant que «certains opposants à l’accord agricole sont même allés jusqu’à justifier leur position par les investissements étrangers au Maroc. Ils ont déclaré que leurs concurrents européens investissent dans le secteur agricole au Maroc, bénéficiant d’une main-d’œuvre bon marché et d’un climat propice à la production, alors qu’eux payent la main d’œuvre au prix fort dans leur pays. Ils avancent donc de potentielles pratiques anticoncurrentielles afin de s’opposer à l’adoption de l’accord agricole Maroc-UE. Dans ce sens, l’État doit soutenir encore plus le petit et le moyen agriculteurs, en l’intégrant d’avantage dans le Plan Maroc Vert (PMV), et ce, afin de valoriser la production nationale, tout en gardant les portes ouvertes aux investissements». Pour sa part, M. Benabdeljalil précise que «depuis que ces lobbies ont ressenti que les efforts fournis pour la promotion de l’agriculture marocaine par les ambassadeurs du Maroc en Europe, le ministère de tutelle et les organisations nationales ont commencé à porter leurs fruits auprès du Parlement européen.Ils veulent gagner du temps en retardant l’adoption de l’accord agricole». Ainsi, les opérateurs agricoles marocains sont foncièrement décidés à soutenir leur cause en adoptant une position claire et unifiée face aux pressions et attaques dont est victime le secteur agricole national.
Cadre général de l’accord La négociation de la libéralisation des échanges agricoles, agro-industriels et de la pêche entre le Maroc et l’UE, s’inscrit dans la feuille de route euro-méditerranéenne établie le 4 avril 2005 à Rabat et adoptée par les ministres euro-méditerranéens des affaires étrangères le 28 novembre 2005 sur l’accélération de la libéralisation du commerce des produits agricoles, des produits agricoles transformés et des produits de la pêche. Elle est applicable à l’ensemble des pays méditerranéens. Les négociations ont été menées par la Commission européenne et le Royaume du Maroc et la feuille de route préconise le cadre suivant : |