Ils sont de l’ordre de près de 4 milliards de dollars et créent 20.000 emplois directs. Tel est le volume des investissements arabes au Maroc. Par contre, depuis le 11 septembre, ils se chiffrent 800 milliards de dollars à être recasés de par le monde, contre seulement 2,5 milliards de dollars réinvestis dans le monde arabe. Il est donc, encore une fois, démontré que les Arabes se détournent de leurs pays. Les secteurs de prédilection des investisseurs arabes sont le tourisme, les services, l’immobilier, les hydrocarbures et la vente de voitures. Actuellement au Maroc, des projets d’un montant de 1,5 à 2 milliards de dollars sont en cours de réalisation dans plusieurs régions du pays. Toutefois, ces chiffres restent modestes comparativement à ce qui est investi ailleurs, et en Occident notamment. «La raison en est toute simple. Si certains pays arabes ont un surplus de ressources, ceux qui en ont moins n’ont pas développé de politique pour les attirer, et, par conséquent, n’ont pas encouragé l’arrivée des investisseurs», déclare Ali M. Bajaber, Secrétaire général du Club des investisseurs arabes au Maroc. Pour lui, les marchés financiers arabes doivent en outre être transparents, ouverts sur les autres places boursières internationales. Or pour le moment les bourses arabes restent “domestiques ». En général, les politiques économiques des Etats arabes sont soit incitatives, soit dissuasives. Un classement fait par l’Organisation des Nations-unies pour le commerce et le développement (CNUCED) démontre que les pays arabes ont un déficit d’attractivité et une économie à performance déficitaire. Dans le monde, les investissements étrangers, y compris privés et gouvernementaux, représentent 735 milliards de dollars en 2001. Quarante-neuf pays, dont 21 pays arabes, ne totalisent que 3 milliards de dollars comme c’est le cas du Koweït, des Émirats arabes unis, du Maroc ou du Yémen. Les décideurs, les investisseurs et les ONG doivent attirer l’attention sur la portée et la signification de ces chiffres. «À mon avis, on doit rapatrier les fonds arabes déposés dans les banques étrangères. La situation internationale commande cela. Ce n’est pas un choix, mais une obligation stratégique», ajoute Bajaber. Le Maroc n’a pas eu la part qu’il méritait des investissements arabes car il y a des hésitations dans la politique économique générale du Maroc. On sent que l’économie locale est protectionniste, hésitante. Par ailleurs, l’un des handicaps majeurs de l’investissement est que la prise de décision ne se fait pas au niveau d’un seul organe. Selon le CIAM, trois facteurs principaux doivent êtres réunis: la libéralisation de l’économie, la mutation technologique rapide et l’agressivité dans la recherche des investisseurs car dorénavant, et vu la concurrence à l’échelle planétaire, il faut chercher l’investisseur là où il se trouve. Par ailleurs, la création des Centres régionaux d’investissement (CRI) est plutôt bien accueillie. Un grand bond en avant a certainement été franchi.