Economie

Affaire de gros sous

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Souvent accusé d’anarchique, le secteur des marchés de gros veut se débarrasser de ce cliché. C’est dans cet esprit-là que la Fédération des associations des marchés de gros au Maroc a pris l’initiative d’organiser, mercredi dernier à Mohammedia, un colloque sous le thème « Les marchés de gros : cadre juridique et impact économique ». Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence, notamment, des représentants de la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et de la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services de Casablanca et celle de Mohammedia, a été marquée par l’appel lancé par les professionnels du secteur des marchés des fruits et légumes pour la mise en place d’une nouvelle loi à même de leur permettre de s’adapter aux nouvelles mutations économiques nationales et internationales.
Selon Ahmed Abed, président de la Fédération, l’amélioration des moyens de commercialisation du produit agricole passe, avant tout, par la mise sur pied d’un certain nombre de mesures incitatives, notamment la révision de la taxe, fixé depuis 1962 à 7 %. Un handicap majeur quand on sait qu’en France, cette taxe ne dépasse pas 0,5 %. Si les associations des marchés de gros ont décidé de monter au créneau, c’est parce que l’enjeu, aujourd’hui, est de taille. Les marchés au Maroc, c’est un secteur qui emploie une forte main-d’œuvre, plus de 25.000 personnes, mobilise 200.000 véhicules et, surtout, draine à l’Etat des recettes fiscales de l’ordre de 100 millions de DH. Sans oublier les commissions. Une véritable pompe à fric. Les marchés au Maroc c’est aussi un espace d’une superficie totale de 57.000 m2 et où l’on commercialise plus de 250 catégories de produits d’un volume de 600.000 tonnes de légumes et de 300.000 tonnes de fruits. Plus qu’un choix, la mise à niveau des marchés de gros est devenue une nécessité. Pour le ministère de tutelle, seule une implication du secteur privé dans la gestion de ce secteur pourrait assurer une bonne redistribution du produit agricole au niveau national et international.
Une nouvelle approche qui, selon Abdelilah Kachachi, directeur du commerce intérieur au ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l’économie, sera basée sur le respect des normes juridiques et techniques à travers des formes de partenariat avec les différents acteurs, notamment les Chambres de commerce qui sont appelées à s’impliquer davantage dans la gestion de ce secteur. Autre proposition : la libéralisation progressive du commerce des fruits et des légumes. Une libéralisation où tout le monde trouvera son compte. Les producteurs, mais aussi les commerçants. Sans oublier que le processus de libéralisation permettra à terme de promouvoir un modèle de commercialisation complémentaire.
Au cours de ce colloque, il a été aussi question de l’arsenal juridique organisant les marchés de gros au Maroc, de la situation du commerçant à travers le code du commerce ainsi que du rôle des associations professionnelles dans le développement local.

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