Economie

Ahizoune : «Les décisions de l’ANRT étaient inéquitables»

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La présentation des résultats consolidés de Maroc Telecom pendant l’année 2014, hier lundi à Rabat, était un véritable plaidoyer pour la position de l’opérateur sur la décision de partage des infrastructures. «Les décisions de l’ANRT étaient inéquitables», a déclaré Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom, «seul Maroc Telecom est soumis à ces conditions de partage», a-t-il déploré, expliquant que ces décisions écartent toute concurrence sur les infrastructures, et évite aux autres opérateurs d’investir dans ce sens. «Pourtant, le Maroc est encore largement sous-équipé», a-t-il noté.

Tout en annonçant que l’opérateur historique allait, à contre-cœur, appliquer les décisions du régulateur, Ahizoune est néanmoins allé jusqu’à critiquer le mode de fonctionnement de l’Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT). «L’ANRT doit être dotée d’un conseil de la régulation permanent, qui prendrait le temps d’étudier les dossiers qui lui parviennent, à l’image de la HACA», a-t-il déclaré.  

Maroc Telecom détient actuellement un monopole sur l’ADSL au Maroc avec 99,94% des parts de marché à fin 2014. «Nos concurrents n’ont pas jugé utile d’investir, parce que l’ADSL ne donne pas de marge», a expliqué Ahizoune. Pour la première fois, le président du directoire de Maroc Telecom a annoncé que l’opérateur avait «perdu, année après année» sur le volet ADSL, avant d’atteindre l’équilibre en 2014. «Nous investissons dans l’ADSL seulement parce que le pays en a besoin», a-t-il noté, expliquant que cette technologie était non seulement une perte financière pour le groupe, mais nuisait également à son image de marque.

Dans ce même sillage, Ahizoune n’a pas manqué de s’attaquer aux réseaux sociaux qui «chargent les tuyaux sans rien payer», exprimant son espoir de voir les pays européens réguler la consommation de bande passante de Facebook et de ses semblables, pour que le Maroc puisse suivre. «Nous n’avons tout de même pas installé toutes ces infrastructures pour que Facebook en bénéficie gratuitement», s’est-il indigné.

L’année 2014 avait été marquée, pour Maroc Telecom, par son acquisition par Etisalat, puis par son rachat des filiales africaines de ce dernier. En termes de résultats, le chiffre d’affaires de l’opérateur a augmenté de 2,1%, inscrivant 29 milliards de dirhams, mettant ainsi fin à la tendance baissière de ces dernières années. Le résultat net du groupe a, lui aussi, connu une hausse de 2,1% pour atteindre 5,8 milliards de dirhams. Ces résultats étaient notamment boostés par les performances des filiales africaines du groupe qui ont contribué à hauteur de 30% au chiffre d’affaires du groupe en 2014.

La part de marché de Maroc Telecom dans le mobile n’a presque connu aucun changement en 2014, restant à 41,32%, la base de clients n’ayant augmenté que de 0,2%. Le prix de la consommation par minute a, lui, baissé de 24% chez l’opérateur, inscrivant ainsi une baisse de 64% sur les trois dernières années. Maroc Telecom a, par ailleurs, réussi une véritable prouesse sur le volet internet mobile dont la base client a augmenté de 103,4% en 2014.

C’est avec une déclaration d’amour, pour le moins inattendue, qu’Abdeslam Ahizoune a conclu son exposé. «J’aime Méditel et Inwi», a-t-il  déclaré, expliquant que la concurrence a été bénéfique à Maroc Telecom.

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