Dans la perspective de libéralisation des marchés énergétiques à un horizon très proche, les entreprises du secteur, tant publiques que privées, sont appelées à opérer des restructurations en vue de saisir les opportunités offertes par cette ouverture. Elles ne doivent compter que sur leurs propres moyens, leurs forces et leur capacité de répondre et de réagir à l’imprévu et au mouvement des changements.
Le terme Mise à niveau a été galvaudé et tout le monde s’en sert à propos de tout et de rien, faisant de mesures d’accompagnements ou d’aide publique aux entreprises, la panacée pour relever leur compétitivité. Bien au contraire, il est nécessaire d’exhorter les entreprises publiques ou privées à mettre en œuvre, SANS TARDER, un processus de restructuration et de modernisation pour s’adapter au nouvel environnement économique.
Elles se doivent de rechercher des synergies, des économies d’échelle de réelle envergure, de développer la recherche et l’innovation afin de profiter des mouvements de privatisation conduits dans certains pays et d’investir durablement dans des réseaux à haute valeur ajoutée économique.
Dans un monde qui bouge à grande vitesse, et dans un Maroc en pleine mutation, la recherche de la bonne taille, constitue en soi un avantage compétitif que ce soit au moyen de fusions, regroupements, acquisitions, partenariats ou joints venture.
A l’évidence, l’effet taille contribue à mobiliser des ressources financières précieuses pour gagner des parts de marché et des points de rendements ou plus précisément opportun pour des objectifs de croissance externe ou encore pour participer à de nouvelles privatisations dans le secteur énergétique public. Pour des entreprises publiques et privées qui exercent encore des situations de monopole, raffinage, production d’électricité, distribution d’eau et d’électricité notamment, une nouvelle vision plus compétitive doit être opérée pour construire des avantages concurrentiels significatifs par rapport à la concurrence régionale ou internationale, étant entendu que l’énergie est régie, désormais, par des impératifs d’internationalisation et d’interdépendance.
La libéralisation entraînera, certes, beaucoup de progrès mais elle imposera l’organisation au plan institutionnel d’une régulation autonome qui, tout en prenant en compte les divers facteurs exogènes, devra trouver ses marques tant par rapport à l’Etat et aux collectivités locales et régionales, qu’au secteur privé. La Mise à niveau s’inscrit d’abord au plan culturel comme une remise en question permanente des structures de nos entreprises et de leur rapport au marché mais elle est aussi un puissant levier favorisant de plus grandes facultés de flexibilité et de recherche de l’optimum regardé à travers le prisme global du développement économique, financier, social ou citoyen durable.
La fusion-acquisition qui s’est opérée, tout dernièrement, dans le secteur de la distribution pétrolière, est un signal fort en ce sens et peut être donnée en exemple, sinon modèle, d’une bonne et opportune mise à niveau.
• Par My Abdellah Alaoui
Président de la Fédération de l’énergie