La campagne menée à l’échelle internationale pour couper Al Qaïda de ses sources de financement s’est essoufflée, ce qui a valu au réseau d’Oussama Ben Laden de nouveaux apports qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars, selon un rapport de l’ONU cité jeudi par le Washington Post.
D’après ce document préliminaire de 43 pages, Al Qaïda continue à puiser dans l’héritage personnel de Ben Laden et à bénéficier de placements ou de détournements de fonds d’organisations caritatives, précise le journal.
Le rapport, rédigé par un groupe de surveillance de l’ONU sur Al Qaïda, ajoute que les partenaires financiers du réseau gèrent au moins 30 millions de dollars de placements en Afrique du Nord, au Proche-Orient et en Asie, certaines estimations allant même jusqu’à 300 millions de dollars, poursuit le Post.
Al Qaïda est aussi soupçonné de détenir des comptes bancaires attribués nominalement à des intermédiaires non identifiés à Doubaï, Hong Kong, Londres, Vienne ou en Malaisie, notent les auteurs du rapport, ajoutant que des dons privés continuent d’être régulièrement versés au réseau.
«De l’avis général, Al Qaïda est «en pleine forme» et en mesure de frapper à nouveau selon son bon plaisir», dit le document cité par le journal.
Le groupe de l’ONU cite divers facteurs qui ont contrarié les efforts pour démanteler le réseau financier d’Al Qaïda, notamment la conversion d’actifs du mouvement en pierres et métaux précieux, des contrôles frontaliers insuffisants dans plusieurs pays européens, ainsi que l’échec des Etats-Unis et d’autres gouvernements à fournir des renseignements complets sur les membres présumés d’Al Qaïda