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ALE Maroc-USA : L’hypothèse d’échec est à écarter

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Mohamed Boussaid évalue la première décennie de l’Accord de libre-échange

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«Peut-être perdons-nous momentanément, mais ce que nous gagnons en termes d’attractivité  compense largement pour le moment ce déficit commercial qui encore une fois doit être  travaillé pour qu’il soit rétabli à l’avenir», a déclaré M. Boussaid.

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Pas d’échec à constater au niveau de l’Accord de libre-échange établi entre le Maroc et les Etats-Unis. Bien que la première décennie de sa mise en application ait été favorable au marché américain, cet accord apportera à long terme d’énormes potentialités pour le Maroc. Ce regard optimiste a été porté par Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances. Rencontré en marge de son intervention lors de la 5ème édition de la conférence «The Atlantic Dialogue», dont les travaux ont pris fin vendredi 16 décembre à Marrakech, M. Boussaid a livré un bref bilan de la première décennie de cet accord conclu depuis 2004. «Il est un peu tôt pour nous d’évaluer la réussite ou l‘échec de l’accord. Les dix premières années étaient une période de stabilisation de l’accord et  de connaissance  du marché», souligne le ministre. En chiffres, le volume d’échange entre le Maroc et les Etats-Unis a presque triplé sur la période 2005-2015. «Nous sommes passés à pratiquement 32 milliards de dirhams d’importations et d’exportations. Les Etats-Unis sont  devenus, dans ce sens,  le 4ème fournisseur et le 5ème client du Maroc. Les exportations marocaines, pour leur part,  ont triplé sur cette période  au moment où les importations américaines  ont quadruplé», explique Mohamed Boussaid.  En dépit de ces indicateurs encourageants, le déficit commercial entre les deux pays se creuse toujours.

«Même si c’est un indice important, il ne faut pas évaluer cet accord uniquement d’un point de vue déficit, il faut voir également tous ces bénéfices que l’Accord de libre-échange a permis de donner»,  affirme Mohamed Boussaid. Le ministre a énuméré dans ce sens l’attractivité des investisseurs étrangers. Selon lui, les investissements américains au Maroc ont presque triplé sur les dix dernières années. «Peut-être perdons-nous momentanément, mais ce que nous gagnons en termes d’attractivité  compense largement pour le moment ce déficit commercial qui encore une fois doit être  travaillé pour qu’il soit rétabli à l’avenir», apprend-on de Mohamed Boussaid. Et de préciser que «les grandes puissances voient le Maroc, avec toute cette profondeur africaine, comme une plate-forme de production. Le Royaume est géographiquement très connecté. C’est d’ailleurs le premier argument que l’ensemble des investisseurs étrangers regarde». Au-delà de toutes les barrières protectionnistes qui peuvent entraver l’essor du commerce extérieur, les entreprises marocaines sont appelées à conquérir «avec bravoure» le marché américain. La résistance des opérateurs marocains ne devrait plus avoir lieu. L’Etat accompagne de plus en plus ces entreprises dans leurs prospections afin de mieux connaître ce gigantesque marché qui est les Etats-Unis. «La langue et les méthodes de travail constituent de moins en moins une barrière pour certaines entreprises marocaines. Le challenge étant d’oser et d’investir dans l’adaptation  par rapport aux procédures bancaires et administratives adoptées sur le marché américain», relève-t-on du ministre de l’économie et des finances.  Le ministre a, à ce propos, invité les entreprises à développer une offre valable et compétitive sur le marché américain qui aujourd’hui ne se limite plus aux engrais, phosphates, textile et cuir. De nouveaux produits marocains sont en train de progresser de manière substantielle aux Etats-Unis, notamment les agrumes, l’huile d’olive et les produits de la pêche.

Rappelons que sur le plan atlantique, le courant d’affaires est en train de progresser entre le Maroc et le Canada. Le Maroc cible également l’Amérique latine dont les potentialités pourraient servir d’accès à d’autres marchés prometteurs.

Chiffres clés des relations économiques du Maroc avec les Etats-Unis en 2015

maroc-usa• Sur la période 2005-2015, le volume global des échanges commerciaux avec les Etats-Unis a plus que triplé en passant de 31,4 milliards de dirhams et sa part dans le total des échanges du Maroc avec l’étranger a presque doublé, soit 5,3% du total des échanges du Maroc avec l’extérieur.

• Les Etats-Unis sont le 4ème fournisseur du Royaume. Les importations depuis les Etats-Unis se sont accélérées de manière plus importante pour atteindre en 2015 un chiffre de l’ordre de 23,7 milliards de dirhams, soit une part de 6,4%. Leurs importations ont connu un pic de 29 milliards de dirhams en 2011.

• La structure des importations marocaines en provenance des USA a été dominée en 2015 par les produits énergétiques (35% du total des importations) et les biens d’équipement (32%)

• En outre, les Etats-Unis sont le 5ème client du Royaume. Les exportations marocaines vers les Etats-Unis ont triplé par rapport à leur niveau en 2005 pour s’établir en 2015 à 7,7 milliards de dirhams, soit une part de 3,5%.

• La structure des exportations du Maroc à destination des Etats-Unis est dominée en 2015 par les produits manufacturés (66,2% du total des exportations), suivis des produits bruts (17%) et des produits alimentaires (16,7%)

• Les investissements directs étrangers américains au Maroc ont atteint vers la fin de la première décennie un total de l’ordre de 4,2 milliards de dirhams.

• Le déficit commercial du Maroc avec les Etats-Unis s’est accentué en passant de 3,6 milliards de dirhams en 2005 à 16 milliards de dirhams en 2015 avec toutefois un certain allégement en 2011.

Structure des importations marocaines en provenance des États-Unis

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Source : DTFE

Structure des exportations du Maroc vers les Etats-Unis

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Source : DTFE

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