Economie

AMO : La guerre des intérêts

Après les prestataires privés de soins, c’est autour des assureurs privés de revenir à la charge pour critiquer la formule retenue dans la gestion de l’AMO (Assurance maladie obligatoire). Le texte en question est soumis à la Première Chambre du Parlement.
A la veille des législatives, le gouvernement utilise ce projet comme une carte électorale. C’est du moins ce qui ressort des interventions de plusieurs intervenants ayant pris part à la rencontre organisée mercredi 19 juin par l’association Alliance Pro autour d’un sujet qui anime autant de tensions que de passions. Face aux critiques dont fait l’objet la CNSS, son directeur Mounir Chraïbi qui selon ses propos, a hésité avant de participer à cette conférence, s’est dit surpris par les réactions de plusieurs acteurs concernés par l’AMO.
«On se permet de critiquer le texte, alors que personne n’a une connaissance parfaite des mesures qu’il contient», lance-t-il. M. Chraïbi estime que la Caisse est en mesure de gérer l’AMO dans la mesure où nous nous sommes engagés dans un plan de restructuration. Ces propos ne convainc guère les compagnies d’assurances privées qui veulent être partie prenante dans la gestion de l’AMO vu l’expertise et le savoir-faire qu’ils ont développé depuis des décennies.
Comme les syndicats et les associations représentant les prestataires privés de soins, ils défendent le libre choix des malades pour leur prestataire.
Le gouvernement prendra-t-il, le soin d’étudier les différentes doléances des acteurs concernés par l’AMO ? Rien n’est exclu. En tout cas, les opérations de lobbying se multiplient au niveau du Parlement pour imposer des amendements. L’AMO est un chantier difficile. D’où la nécessité de prendre le temps avant d’opter pour une ou telle formule. Notons que le système de protection sociale actuel est un ensemble complexe qui a été mis en place après l’indépendance. Celui-ci a été introduit dans un contexte démographique, économique et social bien particulier.
L’une des insuffisances du dispositif actuel est la difficulté de pénétration dans le milieu rural, l’artisanat ou le travail indépendant. C’est un système qui manque de dynamique. L’ensemble des acteurs impliqués dans ce régime estiment que la viabilité du système pour le long-terme dépend de la prise en compte de la composition de la population protégée, de la nature des risques assurés et du niveau de solidarité que le régime cherche à atteindre.
Selon les analystes du Centre Marocain de Conjoncture, la nature des prestations assurées impose l’adoption d’une organisation financière spécifique permettant de mobiliser les ressources pour faire face aux enneigements et en même temps d’élaborer un traitement séparé des branches.

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