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Atlantic Dialogues : Le capital humain comme moteur de croissance en Afrique

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La croissance économique est loin d’être la solution des problématiques que connaît l’Afrique

Pour une Afrique qui prend son destin en main. C’est le ton donné lors de la première journée des Atlantic Dialogues qui se déroulent du 13 au 15 décembre à Marrakech. Des débats rythmés par l’urgence d’apporter des réponses concrètes à une Afrique qui aspire à un avenir meilleur. En effet, lors de la première journée de cette rencontre le capital humain a été au centre des sessions qui ont suivi la cérémonie d’ouverture. Et pour cause, la croissance économique est loin d’être la solution des problématiques que connaît l’Afrique aux dires des différents intervenants. Ainsi, Njoya Tikum, conseiller en matière de politique anti-corruption auprès du PNUD, a expliqué qu’«investir dans les infrastructures est nécessaire certes, mais c’est le capital humain seul qui fera réellement la différence». Quant à Obiageli Katryn Ezekwesili, conseillère auprès de l’Initiative africaine pour le développement économique, «l’Afrique a fait beaucoup d’erreurs et nous devons arrêter de pointer du doigt les autres pays comme étant les principaux responsables du retard africain». Elle précise dans ce sens que «cela fait plus de 50 ans que nous avons accédé à l’indépendance en Afrique ! Il est grand temps que l’on reprenne notre destin en main car nous avons beaucoup de retard à rattraper. Aujourd’hui, nous tenons toujours plus de réunions avec des pays d’Europe qu’entre pays africains !».

L’impact des bouleversements que connaît le monde sur l’Afrique est une réalité. Loin d’être un continent isolé, l’Afrique fait face à une économie mondialisée. Pour Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur général du FMI, «si les choses évoluent en Afrique, qui devient plus attractive en matière d’investissements, en revanche la croissance économique n’est pas générale à tous les pays d’Afrique qui restent toujours autant empêtrés dans la récession et dans le marasme».  De son côté, Octaviano Canuto de OCP policy center a rappelé les nombreux défis qui attendent encore l’Afrique, dans le domaine public-privé, de maîtrise de son empreinte carbone sur le long terme, d’investissement dans l’innovation et la formation, ou encore les nouveaux moyens nécessaires pour drainer davantage d’investissements.

Lors de cette journée, les intervenants ont également tenté de répondre à la problématique de l’immigration africaine massive. Pour eux, elle consiste à instaurer une relation plus forte entre le Nord et le Sud. En effet, l’amélioration des conditions de vie de millions d’Africains est tributaire de ce lien. Pour y parvenir, des fonds importants sont essentiels pour améliorer le potentiel économique de l’Afrique. «Nous ne pouvons pas nous engager en Afrique si nous ne disposons pas de ressources financières suffisantes», explique Miguel Angel Moratinos, ex-ministre espagnol des affaires étrangères. Plus encore, le «visa est un instrument complètement désuet qui date du 20ème siècle et qui est liberticide, puisqu’il empêche la mobilité des hommes». Pour Miguel Angel Moratinos, cet instrument est un obstacle psychologique qui empêche de regarder les Africains autrement que comme des immigrants potentiels. Lors de cette rencontre, les panélistes ont aussi mis l’accent sur  la thématique de l’immigration qui interpelle plus que jamais les politiques, et ce aussi bien en Europe qu’en Afrique. 

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L’avenir en main …

Présent lors de cette journée, Youssef Amrani, chargé de mission auprès du Cabinet royal, a confié qu’aujourd’hui il «appartient aux Africains de prendre leur avenir en main pour construire un espace de paix et de prospérité, et pour créer de la richesse. Parmi les autres défis auxquels nous sommes confrontés au Sahel celui du terrorisme». Ainsi, la question qui se pose est celle de la déconstruction du discours djihadiste, selon Youssef Amrani. Pour lui, il faut également proposer des alternatives et le Maroc est bien placé dans ce domaine. Il a souligné que le Sahel constitue actuellement une menace sérieuse. Selon lui, le volet militaire et sécuritaire reste important, mais ce qui est encore plus important c’est le volet politique, c’est-à-dire construire des espaces basés sur la démocratie. Il ajoute aussi que le volet économique a une place particulière dans la mesure où grâce à une bonne gouvernance et grâce à des politiques audacieuses, l’Afrique pourra créer de la croissance.

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