Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, l’exécution de la loi de Finances démontre que le solde ordinaire du Trésor continue sa tendance à la diminution entamée en 2015 et ressort, à fin mai 2016, négatif de 3,9 milliards de dirhams contre un solde négatif de 7 milliards de dirhams à fin mai 2015.
D’un mois à l’autre, l’écart entre nos dépenses et nos recettes se réduit. Il faut dire qu’en ce début 2016, tous les efforts convergent pour rééquilibrer nos finances publiques. Des efforts qui commencent à donner leurs fruits puisque la balance démontre de sérieux signes de redressement lors des cinq premiers mois de 2016. Ainsi, le déficit, entre les dépenses du Maroc et ses recettes, tend à s’annuler complètement. C’est ce qui se dégage du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement par le ministère de l’économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume et qui reprend les principales évolutions dans l’exécution de la loi de Finances, sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises à fin mai 2016 et en comparaison avec la même période de 2015.
Les dépenses de personnel pèsent sur la balance…
Les dépenses ordinaires ressortent en baisse de 0,6% à fin mai 2016 en comparaison avec les dépenses à la même période en 2015 pour se chiffrer à 88,282 milliards de dirhams. Ce recul notable serait le résultat de la diminution de 57,6% des émissions au titre de la compensation. Une diminution conjuguée à la hausse de 2,7% des dépenses de personnel, de 12,8% des autres biens et services et de 5,3% des charges en intérêts de la dette. Pour leur part, les dépenses d’investissement émises marquent une hausse atténuée à 12,3%, passant de 24,5 milliards de dirhams à fin mai 2015 à 27,5 milliards de dirhams à fin mai 2016. Aussi, le taux d’engagement global des dépenses ressort à 49% et le taux d’émission sur engagements à 75%, contre respectivement 48 et 76% un an auparavant.
Les recettes se dynamisent…
S’agissant des recettes du Trésor, le bulletin de la Trésorerie générale du Royaume relève une amélioration notable des recettes ordinaires qui se chiffrent à 84,399 milliards de dirhams, avec une hausse de 3,2% provenant de quatre sources différentes.
À savoir, en premier, la hausse des recettes douanières de 7,1% avec les droits de douane qui s’améliorent de 20,6%, la TVA à l’importation qui a bondi de 6,6% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui ont marqué une hausse de 0,9%. En second lieu, le bulletin signale une montée de la TIC sur les tabacs manufacturés de 17,9% et la hausse des autres TIC de 3,1%. La troisième source serait la hausse de 9,1% de la fiscalité domestique avec l’IS en hausse de 14%, l’IR qui réalise pareillement un bond de 14%, la TVA à l’intérieur tirée vers le bas de 9,1%, les droits d’enregistrement et timbre qui grimpent de 8,4% et les majorations de retard qui augmentent de 48%. Pour leur part, les recettes de la TVA à l’intérieur tiennent compte de remboursements pour un montant de 3,248 milliards de dirhams à fin mai 2016 contre 1,757 milliard de dirhams à fin mai 2015. Enfin, la quatrième source des recettes ordinaires est la baisse de 40,9% des recettes non fiscales résultant essentiellement du recul de 75,7% des recettes de monopoles qui se chiffrent à 950 millions de dirhams contre 3,9 milliards de dirhams et des recettes en atténuation de dépenses de la dette évaluées à 1,7 milliard de dirhams contre 2,4 milliards de dirhams à fin mai 2015.
Le solde ordinaire remonte la pente…
Ainsi, sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, l’exécution de la loi de Finances démontre que le solde ordinaire du Trésor continue sa tendance à la diminution entamée en 2015 et ressort, à fin mai 2016, négatif de 3,9 milliards de dirhams contre un solde négatif de 7 milliards de dirhams à fin mai 2015. Aussi, le déficit du Trésor ressort à 25,6 milliards de dirhams, compte tenu d’un solde positif de 5,8 milliards de dirhams dégagé par les Comptes spéciaux du Trésor (CST), contre un déficit du Trésor de 26,3 milliards de dirhams à fin mai 2015 compte tenu d’un solde positif de 5,1 milliards de dirhams dégagé par les CST. En ce sens, la Trésorerie générale du Royaume note dans son bulletin que les recettes des Comptes spéciaux du Trésor tiennent compte de la rentrée de 1,6 milliard de dirhams au titre des dons des pays du Conseil de coopération du Golfe.
