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Baisse du taux directeur: BAM pessimiste ou réaliste ?

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L’évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions macro-économiques à l’horizon du quatrième trimestre 2017, prêtent majoritairement à la morosité.

On ne peut pas dire que la première réunion trimestrielle de l’année du Conseil de Bank Al-Maghrib se soit déroulée sous des auspices positifs. Et pour cause, l’évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions macroéconomiques à l’horizon du quatrième trimestre 2017 prêtent majoritairement à la morosité.

Ainsi, et tenant compte de la prévision centrale d’inflation, du faible rythme de la croissance non agricole, de la poursuite de l’atténuation du déficit budgétaire et du renforcement des réserves de change, le Conseil de la banque centrale n’a eu d’autre choix que de réduire le taux directeur de 25 points de base, à 2,25%. Une décision qui était fortement attendue et qui ne surprend personne. Elle intervient après deux baisses successives du taux directeur qui n’avaient pas réussi à opérer de résultats tangibles.

La banque centrale, par cette mesure, entend soutenir l’activité économique et tenter de doper les crédits dont la croissance est restée limitée à 0,3%. En décembre  dernier encore, la banque centrale avait pourtant décidé, contre vents et marées, de maintenir inchangé son taux directeur. Les choses ont bien évolué depuis et le réalisme économique l’a finalement emporté. Pour plusieurs franges du marché, BAM devrait faire mieux que simplement baisser le taux directeur. Elle devrait faciliter plutôt l’accès au financement pour les PME et les TPE afin de relancer la machine économique.

Déficit au niveau des finances publiques…

Dans le détail et sur le plan des finances publiques, l’exécution budgétaire de 2015 s’est soldée par un déficit de 42,7 milliards de dirhams, qui concorde cependant avec les perspectives formulées  dans la loi de Finances. La baisse des dons du CCG a été compensée par un repli conséquent de la charge de compensation qui est revenue à 14 milliards au lieu de 22,9 milliards prévus. Les émissions en matière d’investissement se sont établies à 58,5 milliards, en hausse de 7,8% d’une année à l’autre, et à 18,9% par rapport à la programmation de la loi de Finances. Le renforcement des réserves de change s’est reflété au niveau de la situation de la liquidité bancaire qui, après une forte amélioration en 2015, devrait devenir excédentaire à partir du deuxième trimestre de 2016.

En parallèle, les taux débiteurs ont accusé au quatrième trimestre une nouvelle baisse de 18 points, a 5,49% en moyenne. Le crédit bancaire au secteur non financier a, quant à lui, continué à décélérer dans un contexte de faible niveau des activités non agricoles. Sa progression est revenue a 0,4% en 2015.

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L’inflation recule toutefois !
Argent-liquide-MarocMalgré la morosité ambiante, quelques embellies ont été enregistrées. Le Conseil a par exemple noté la tendance baissière de l’inflation observée ces derniers mois.  Après un taux de 1,6% pour l’ensemble de l’année 2015, la variation des prix en glissement annuel est revenue a 0,5% en moyenne durant les deux premiers mois de 2016.

Sa prévision pour l’ensemble de l’année 2016 a d’ailleurs été revue a la baisse à 0,5%, avec un ralentissement de l’inflation sous-jacente, impactée par la faiblesse de la demande intérieure et de l’inflation dans la zone euro.

En revanche, en 2017, l’inflation devrait augmenter à 1,49%, recouvrant une accélération de sa composante sous-jacente et une hausse des prix des carburants et lubrifiants.

Ces prévisions n’intègrent pas la décompensation du sucre annoncée à partir de janvier 2016, mais qui n’est pas encore entrée en vigueur.

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