Economie

Balisage : Open Sky : avantage ou leurre ?

L’Open Sky entre le Maroc et l’Union européenne est actuellement en phase de négociations. Depuis le 1er janvier dernier, les interlocuteurs des deux parties se sont réunis au moins trois fois. Comme d’habitude, rien n’a filtré du dernier round, intervenu à Rabat, au courant de la semaine dernière. Prochain contact, sans doute le 15 décembre, en marge de la première rencontre des ministères des Transports méditerranéens, événément prévu à Marrakech.
De l’autre côté de la Méditerranée, dans les milieux de l’aviation civile, les pronostics vont bon train. La signature de l’accord pourrait intervenir, entend-on, d’ici le mois de mars 2006. Difficile de confirmer l’information côté marocain. En bon négociateur, le directeur général de l’Aviation civile reste injoignable, discrétion oblige. D’autres personnalités proches du dossier s’interdisent également tout commentaire. Mutisme absolu aussi à la Royal Air Maroc où l’on se contente d’indiquer que le dossier est entre les mains de la tutelle.
Rappelons que c’est en prévision de cette ouverture du ciel que le groupe RAM avait entamé ces dernières années sa marche vers la spécialisation avec d’une part la création d’Atlas Blue dans le point à point et le Low cost (la compagnie mère restant dans le régulier) et d’autre part,  la diversification autour de différents pôles de métiers (formations, maintenance, sécurité, catering, hôtellerie). Cette évolution consommée permet-elle à la RAM de résister à une éventuelle concurrence forte sur le Casablanca-Paris et le Paris-Marrakech, «les deux mamelles de la compagnie nationale », selon un spécialiste de l’aérien ? D’après les médias européens, en cas d’ouverture du ciel marocain à l’Europe, on enregistrerait une ruée des Low cost vers le Maroc. En plus d’Aigle Azur, sur Paris-Marrakech et Paris-Oujda, Rynair, tout comme Easy Jet  desserviraient le Maroc dès l’année prochaine. Le ministre marocain du Tourisme aurait même fait une visite à Dublin en ce sens, révèle une sérieuse publication française.
Premiers  à trinquer dans la perspective de l’arrivée des Low cost, les tours-opérateurs et les charters. Mais  d’abord la RAM,  obligée de faire face à la concurrence des  plus productives  compagnies européennes, disposant d’une assise financière solide. Comment l’Etat fera-t-il pour assurer continuité du service universel correspondant à cette dernière catégorie de lignes  intérieures souvent déficitaires? Et le volet domestique, sachant qu’un Casablanca –Agadir, comme la plupart des lignes intérieures, ne survit que grâce aux fortes subventions (jusqu’à 50% du prix du ticket) de la part des Conseils de la région ? Même si nos spécialistes pensent qu’Atlas Blue a un prix de revient par siège inférieur à celui de Easy Jet, l’équation de l’Open Sky est loin d’être résolue sur le Maroc et aussi sur l’Afrique où la RAM s’est fait une belle place au soleil.
En tout cas, rien n’interdirait désormais, après une première phase, que les  Low cost desservent l’Afrique noire. Star Alliance, en guerre avec la RAM sur bien des fronts, ne vient-elle pas de ravir à la compagnie l’axe Paris-Libreville, qu’elle desservira dorénavant au moyen d’un Airbus 330 ?

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