Le CRT de Casablanca avait séduit, dès sa naissance. Forte sur ses jambes, avec des finances solides, l’instance avait tout pour plaire. Les prévisions les plus optimistes pleuvaient, notamment sur son programme. Hélas, le rêve s’est fané. Aujourd’hui, le constat amer sur le terrain compromet les objectifs de doubler tel taux, de multiplier tel pourcentage à l’année 2012.
En attendant cette date magique, 2004 est là. Une inexplicable inertie paralyse le CRT, jetant le doute sur sa capacité à aller jusqu’au bout du chemin. Alors que Marrakech et Agadir se sont disputés l’honneur de recevoir le nouveau directeur général de l’ONMT, le CRT de Casablanca poursuit paisiblement un sommeil comateux qui dure depuis les prémices de l’été.
Au point que quelques uns de ses plus éminents membres du bureau exécutif se surprennent à se poser des questions, à s’interroger sur cette léthargie. Comment une instance qui a fait voeu, dès son lancement, de changer le visage de Casablanca et d’abattre les douze grands travaux urbanistiques de la ville, peut-elle se permettre de telles saillies ? Premier à avoir confectionné un contrat-programme, premier à avoir obtenu un budget, premier à avoir reçu une bénédiction ministérielle, le CRT de Casablanca fait preuve aujourd’hui d’un manque d’appétit certain.
D’aucuns parlent d’un manque de concertation car les séances, si elles ne se font pas rares, se déroulent sans beaucoup d’enthousiasme. Lors du lancement de la dernière campagne, face au parterre de la presse et devant le président, Omar Kabbaj, il n’ y avait qu’un directeur, au four et au moulin, un fonctionnaire du ministère du Tourisme (l’ex-délégué du Tourisme, appelé à d’autres fonctions depuis) et un représentant d’une association. Personne de tous ces professionnels du tourisme.
Il faut le dire, on doit quand même au CRT de Casablanca beaucoup de choses. Une belle brochette de brochures, des guides, des plaquettes et quelques campagnes de communication. C’est peut-être cette prédilection pour les brochures qui a rangé toute le reste au second plan. Pourtant, si le CRT manque d’actions, ce n’est pas l’argent qui lui fait défaut. Le Conseil de la Ville a généreusement alloué cinq millions de dirhams au CRT de Casablanca qui plus est, reçoit des subsides de la part de l’ONMT, qui attribue ses jetons en fonction du programme qu’on lui présente. Sur le chapitre des programmes, le CRT est imbattable.