Economie

Bank Al-Maghrib : Des liquidités pour booster la croissance

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Parce qu’il y a plu à suffisance, 2013 a plu. Si le gouverneur de Bank Al-Maghrib n’a pas évalué les performances économiques et financières de l’année qui finit sa carrière en ces termes au cours de la conférence de presse post-réunion trimestrielle du conseil de la banque qu’il a donnée mardi à Rabat, il a quand même dit qu’elle a été globalement bonne.

Au chapitre des points lumineux, le taux de croissance qui gagne 0,6% ce second semestre sur les 4,4 enregistrés au cours des six mois précédents et cela grâce à l’amélioration des activités non- agricoles dont la croissance devrait s’établir à 2,8%. Corollaire : en annuel la valeur ajoutée devrait se situer à un niveau compris entre 4,5 et 5%. Pour 2014 et dans l’hypothèse d’une campagne agricole à 70 millions de quintaux –moyenne donc – elle devrait se situer «dans une fourchette allant de 2,5 à 3,5% recouvrant une amélioration du PIB non- agricole de l’ordre de 3,5 à 4,5%.»

Quand, comme ALM, on demande au gouverneur de BAM que c’est trop solliciter le ciel que de compter sur 70 MQ alors même que l’année agricole est sérieusement entamée, il répond que ce n’est là qu’une hypothèse de travail, que la banque a encore deux simulations de croissance dans son tiroir et qu’au demeurant il sera toujours loisible de lui reposer la question au mois de mars, temps limite pour les labours et date de la 1ère  réunion trimestrielle du conseil de l’institution au titre de 2014. Autre point positif : la balance commerciale qui s’améliore.

A fin octobre, le déficit commercial s’est atténué de 3,4%. Dans le même temps, les transferts des MRE se sont améliorés de 0,5%, les recettes voyages de 1,6% et celles des IDE (Investissements directs étrangers) de 18,8%. Côté finances publiques, les choses vont moins bien, mais les charges de  la compensation se sont contractées  de 22,4% à 35,6 milliards de dirhams. Un chiffre –clé, car c’est celui que retient la simulation de BAM.

Elément neutre de l’évaluation: malgré ces bons points, l’encours des réserves internationales nettes- le porte-monnaie des Etats- reste scotché à son niveau de 4 mois et une semaine – 4 mois et 5 jours plus précisément.

Les zones d’ombre ne sont pas moins nombreuses et importantes que les points lumineux. C’est d’abord le déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser – 46,8 milliards de dirhams contre 40,6 l’année dernière. C’est ensuite le recul des rentrées fiscales qui préoccupe entre un IS qui  fait moins recettes et des douanes  amoindries par le démantèlement tarifaire. C’est aussi l’inflation qui montre des velléités qui intriguent.

C’est enfin l’endettement extérieur qui tourne autour de la limite du financièrement tolérable de 60% du PIB. En sorte que «sur la base de l’ensemble de ces éléments, et tenant compte de l’évolution prévue des cours internationaux des produits pétroliers et de la charge de compensation programmée dans le projet de loi de finances 2014, l’inflation devrait se situer à 2,1% en 2013, à 2,5 en 2014 et à 2% au terme de l’horizon, soit le 1er trimestre 2015, avec une moyenne de 2,3% sur l’ensemble de l’horizon de prévision».

Mais cependant, le millésime est bon, estime la banque centrale. Si bon qu’elle a décidé de maintenir en l’état -3%- le taux directeur. Pourtant ce n’est pas ce qui a retenu l’attention au cours de la conférence de presse du wali de BAM, la dernière de l’année prendra -t-il le soin de préciser. Ce qui a le plus frappé, c’est le ton solennel avec lequel il  a annoncé son engagement à «injecter autant de liquidités qu’il faut pour financer une activité économique saine et à veiller quotidiennement  au contrôle de leur bon usage». 

Abdellatif Jouahri a ainsi annoncé la mise en œuvre dès 2014 d’un projet de soutien aux TPME, d’un  fonds de financement pour entreprises en difficultés et d’un observatoire de l’entreprise.  Il a également laissé entendre que, bien qu’il soit  bien noté par les institutions financières internationales,  le Maroc  pourrait ne pas postuler  à une nouvelle ligne de précaution et de liquidités (LPL). Ce qui a été généralement perçu comme un signe de bonne santé économique et financière.

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