Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib a tenu mardi 14 mars 2006 au siège de l’institution à Rabat une conférence de presse pour dresser le bilan de l’activité de la Banque centrale durant l’exercice 2005. À l’aise, comme à son habitude devant le parterre de représentants des médias nationaux, le gouverneur a abordé les nombreux événements qui ont marqué l’année écoulée, tant sur le plan économique, financier et monétaire du Maroc. Abdellatif Jouahri a ainsi commencé par les efforts menés par les autorités gouvernementales en matière de maîtrise de la stabilité macro-économique donnant en exemple le taux d’inflation qui tourne autour de 1%. «Nous avons depuis peu commencé à prendre en compte l’indice d’inflation sous-jacente et dont le calcul met de côté les éléments volatiles tels le produit agricole et le poids de l’énergie. Pour l’année 2005, cet indice a été de l’ordre de 1,5». Arrivent en second lieu les excédents des comptes courants de la balance budgétaire pour la même période. Ainsi, les réserves de change ont atteint 165 milliards DH, ce qui peut couvrir au total 11 mois d’importations. «Il y a une vingtaine d’années, le ministère des Finances devait s’accommoder de un à deux mois d’arriérés, ce qui n’était guère une situation confortable», ajoute M. Jouahri. Les différents plans et stratégies lancés tout au long des douze mois de 2005, et leur incidence sur l’économie en général et la finance en particulier ont été passés en revue : Initiative nationale de développement humain (INDH), plan Emergence, entrée en vigueur de l’AMO…
«La conférence de cette année se tient dans des circonstances assez particulières marquées par l’entrée en vigueur des nouveaux statuts de la Banque centrale et de la nouvelle loi bancaire le 20 février 2005 », s’est exprimé le responsable de Bank Al-Maghrib qui a consacré une large partie de la conférence de presse à ce sujet. A l’ombre de ces nouvelles dispositions juridiques, trois grandes missions sont désormais celles de la Banque centrale qui jouit de davantage d’indépendance (le représentant de l’administration, le directeur du Trésor, ne dispose pas du droit de vote concernant toutes les décisions monétaires): Supervision bancaire, supervision des services de paiement ainsi qu’un rôle de conseiller financier du gouvernement. « A ce niveau, un énorme travail est fait par les équipes de la banque centrale en concertation avec le Groupement professionnel des Banques marocaine (GPBM) ».
Autre chantier ouvert par la Banque centrale, celui de la réforme du régime de change. Actuellement fixe, la tendance va vers un régime beaucoup plus flexible pour éviter une incidence négative du démantèlement douanier à l’horizon 2010 sur l’économie nationale. « Ceci devrait se faire à moyen terme », tient à souligner Abdellatif Jouhari. Et pour ce qui est des taux d’intérêt appliqués par les banques, ce dernier s’est dit favorable à leur baisse pour encourager les petites et moyennes entreprises à accéder à des sources nouvelles de financement, « pourvu que ces dernières se tiennent à une gestion plus transparente de leur situation financière ».
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