José Manuel Barroso a également souligné que l’Union européenne voulait renforcer son partenariat avec la Chine , dont il a salué l’émergence sur la scène mondiale. Il a qualifié de "question très complexe" la levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine , dont la levée n’a pas eu lieu comme initialement prévu au premier semestre de l’année. "Il est important d’avoir une meilleure atmosphère en ce qui concerne la perception des questions des droits de l’Homme ici en Chine ", a déclaré le président de la Commission de Bruxelles qui a rappelé que l’Europe avait "besoin d’un consensus" sur un sujet qui requiert une décision unanime des 25 Etats membres. "C’est une question sur laquelle il nous faut le soutien de nos opinions publiques et des parlements", a-t-il souligné avant une rencontre avec le Premier ministre chinois, Wen Jiabao. M. Barroso a précisé que deux progrès importants attendus de la part de Pékin étaient la ratification de la Convention de l’ONU sur les droits civiques et politiques, signée par le gouvernement en 1998 mais jamais ratifiée par son Parlement, ainsi que "la situation des prisonniers de conscience".
Le président de la Commission de Bruxelles a par ailleurs confirmé des propos récemment tenus par son commissaire au Commerce Peter Mandelson en déclarant "le moment n’est pas encore venu" d’accorder à la Chine le statut d’économie de marché. Le ministre britannique du Commerce Ian Pearson, dont le pays assume la présidence européenne jusqu’en décembre, avait de son côté déclaré la semaine dernière que l’UE devait conférer à la Chine ce statut, qui compliquerait l’imposition de mesures anti-dumping sur les produits chinois. Le président de la Commission européenne a laissé entendre que la Chine devrait offrir des contreparties. Dans les services et le secteur bancaire, la présence des entreprises européennes en Chine "n’est pas celle que nous attendons", a-t-il dit. "Je voudrais précisément comprendre les prochains gestes que feront les Chinois sur cette question", a déclaré M. Barroso, qui effectue sa première visite en Chine en tant que président de la Commission européenne.