Economie

BEI : L’épargne marocaine est placée à 70% à court terme

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Les Marocains font de l’épargne grâce, en grande partie, aux transferts d’argent effectués par leurs proches installés à l’étranger.
C’est ce que vient de dévoiler une étude sur «L’épargne privée à long terme au Maroc et sur les moyens de l’optimiser et de la mobiliser pour créer de la croissance» réalisée par la Banque européenne d’investissement (BEI). En 2005, l’épargne financière a atteint 109 milliards de dirhams, représentant 84 % de l’épargne nationale brute, 28,3% du PIB et 91 % des investissements. «Si cette situation s’est significativement améliorée depuis 2000, elle est essentiellement due aux transferts des Marocains résidant à l’étranger», selon les analystes de cette institution financière de l’Union européenne.
En effet, au premier trimestre de cet exercice, les MRE ont transféré au Maroc l’équivalent de 11,4 milliards de dirhams contre 10,15 milliards une année auparavant, selon les statistiques de l’Office des Changes. Par rapport à la moyenne des recettes à fin mars des années 2002 à 2006, soit 8,53 milliards de dirhams, les recettes MRE ont enregistré une progression de 33,7 %.
Selon toujours cette étude de la BEI, l’épargne financière est constituée à 70 % d’avoirs liquides et de placements à court terme non rémunérés (dépôts à vue) profitant principalement aux établissements bancaires. «Pour atteindre ou dépasser un taux de croissance moyen de 6%, il convient d’augmenter l’épargne et notamment l’épargne intérieure, mais également d’en modifier la structure au profit d’une maturité plus longue », relève-t-on dans cette étude.
C’est ainsi que la BEI plaide pour un renforcement de la concurrence dans le secteur financier ainsi que la mise en place d’un régime fiscal plus favorable. Il est aussi question de lever certaines contraintes réglementaires de nature à limiter le développement des marchés de capitaux, selon la même source.
Les analystes de cette institution ont indiqué que «les instruments existants ne sont pas nécessairement adaptés aux besoins des segments les plus pauvres de la population et que le régime des retraites reste insuffisamment développé».
Deux pistes d’intervention ont été ainsi fixées par la BEI. Il s’agit en premier lieu de la promotion des investissements en développant des émissions obligataires des entreprises de taille moyenne. La deuxième piste concerne la titrisation dans les finances, l’industrie et les services publics, des mécanismes de garantie ou de prises de participation en plus d’une assistance technique.

La BEI en bref

Institution financière de l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement (BEI) a été créée par le Traité de Rome. Les actionnaires de la BEI sont les 27 États membres de l’Union européenne. Au total, le capital souscrit de la Banque s’élève à plus de 164,8 milliards d’euros.
La participation des États membres au capital de la Banque est calculée selon le poids économique de chaque État dans l’Union européenne (exprimé par le PIB) lors de leur accession à l’Union européenne.

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